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Classical Revolution / Révolution classique
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Der Erlkönig-Le roi des aulnes
Dietrich Fischer-Dieskau

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Musique de Franz SCHUBERT - Poème de Johann Wolfgang GOETHE
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Wer reitet so spät durch Nacht und Wind ?
Es ist der Vater mit seinem Kind ;
Er hat den Knaben wohl in dem Arm,
Er faßt ihn sicher, er hält ihn warm.

Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht ? -
Siehst Vater, du den Erlkönig nicht ?
Den Erlenkönig mit Kron und Schweif ? -
Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif. -

 »Du liebes Kind, komm, geh mit mir !
Gar schöne Spiele spiel ich mit dir ;
Manch bunte Blumen sind an dem Strand,
Meine Mutter hat manch gülden Gewand.« 

Mein Vater, mein Vater, und hörest du nicht,
Was Erlenkönig mir leise verspricht ? -
Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind ;
In dürren Blättern säuselt der Wind. -

 »Willst, feiner Knabe, du mit mir gehn ?
Meine Töchter sollen dich warten schön ;
Meine Töchter führen den nächtlichen Reihn
Und wiegen und tanzen und singen dich ein.« 

Mein Vater, mein Vater, und siehst du nicht dort
Erlkönigs Töchter am düstern Ort ? -
Mein Sohn, mein Sohn, ich seh es genau :
Es scheinen die alten Weiden so grau. -

 »Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt ;
Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt.« 
Mein Vater, mein Vater, jetzt faßt er mich an !
Erlkönig hat mir ein Leids getan ! -

Dem Vater grauset’s, er reitet geschwind,
Er hält in den Armen das ächzende Kind,
Erreicht den Hof mit Mühe und Not ;
In seinen Armen das Kind war tot.

Qui chevauche si tard à travers la nuit et le vent ?
C’est le père avec son enfant.
Il porte l’enfant dans ses bras,
Il le tient ferme, il le réchauffe.

« Mon fils, pourquoi cette peur, pourquoi te cacher ainsi le visage ?
Père, ne vois-tu pas le roi des Aulnes,
Le roi des Aulnes, avec sa couronne et ses longs cheveux ?

— Mon fils, c’est un brouillard qui traîne.

— Viens, cher enfant, viens avec moi !
Nous jouerons ensemble à de si jolis jeux !
Maintes fleurs émaillées brillent sur la rive ;
Ma mère a maintes robes d’or.

— Mon père, mon père, et tu n’entends pas
Ce que le roi des Aulnes doucement me promet ?

— Sois tranquille, reste tranquille, mon enfant :
C’est le vent qui murmure dans les feuilles sèches.

— Gentil enfant, veux-tu me suivre ?
Mes filles auront grand soin de toi ;
Mes filles mènent la danse nocturne.
Elles te berceront, elles t’endormiront, à leur danse, à leur chant.

— Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas
Les filles du roi des aulnes à cette place sombre ?

— Mon fils, mon fils, je le vois bien :
Ce sont les vieux saules qui paraissent grisâtres.

— Je t’aime, ta beauté me charme,
Et, si tu ne veux pas céder, j’userai de violence.

— Mon père, mon père, voilà qu’il me saisit !
Le roi des aulnes m’a fait mal ! »

Le père frémit, il presse son cheval,
Il tient dans ses bras l’enfant qui gémit ;
Il arrive à sa maison avec peine, et angoisse :
L’enfant dans ses bras était mort.
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