News / Brèves
Back to previous selection / Retour à la sélection précédente

La Commission européenne est l’outil idéal pour réduire la population mondiale

Printable version / Version imprimable

(Solidarité&Progrès)—Joergen Randers, co-auteur avec Denis Meadows en 1972 du rapport du Club de Rome The Limits to Growth (Halte à la croissance ?), estime que l’Union européenne est le meilleur système pour imposer une forte réduction de la démographie mondiale, un véritable génocide.

JPEG

Joergen Randers est professeur de stratégie du climat à la BI Norwegian Business School.

Randers a accordé une entretien à l’hebdomadaire Sette Green (le magazine du Corriere della Sera) en avril dernier, dans lequel il a déclaré que la démocratie a failli lorsqu’il s’agit de faire face au réchauffement climatique, et que des systèmes totalitaires sont par conséquent nécessaires.

« Le meilleur système que je connaisse est la Commission européenne, une ’élitocratie’ formée de personnes très compétentes, non contrôlée par le Parlement européen, qui a réussi à passer des résolutions qui n’auraient probablement jamais été adoptées par de simple parlements nationaux, élus démocratiquement. Elle a été une force déterminante dans les négociations sur le changement climatique. »

Randers a fait l’éloge des « solutions technocratiques modernes » comme celles qu’a représenté le gouvernement Monti en Italie, en raison de leur capacité à prendre des décisions rapidement, « même si elles coûtent cher dans l’immédiat  » [en terme de popularité]. Des gouvernements comme celui de Monti étaient, à l’époque de la Rome antique, « dirigés dans des situations d’urgence par des dictatures temporaires », jusqu’à ce que, fait remarquer son hôte, Jules César ne devienne dictateur perpetuus !

Randers demande aux jeunes d’accepter de «  payer le prix fort  » en terme d’impôts et de démocratie, pour combattre le réchauffement climatique. Et surtout, il leur demande d’avoir «  le moins d’enfants possible, surtout dans les pays industrialisés où un enfant consomme en moyenne 40 à 60 fois plus de ressources et d’énergie qu’en Inde ».

Randers se félicite toutefois du fait qu’en Italie « depuis vingt ans, il est totalement impossible pour une femme d’avoir un emploi et en enfant en même temps » et que le taux de fécondité y est «  le plus bas du monde (1,3 enfant par femme) ». Les Italiennes ont, en toute « sagesse et rationalité, décidé de travailler, et ceci me donne beaucoup d’espoir pour l’avenir », s’exclame le malthusien. Cela augure bien en effet pour le Portugal, l’Espagne et la Grèce, où les politiques d’austérité de la Troïka (Commission, BCE, FMI) font des ravages.

Âgé de 67 ans, il estime qu’il doit faire le bilan, car contrairement aux années 90 au cours desquelles il dirigeait le WWF international, l’institution fondée par les Princes Philip d’Angleterre et Bernhard de Hollande n’est soutenue que par 1,5 % de la population des pays riches, une maigre croissance par rapport à 1 % il y a vingt ans. « Je pensais qu’il serait facile d’accroître ce pourcentage », confie-t-il, mais la « vérité est que la majorité de la population n’est pas intéressée  ».

Il faut sans doute conclure que les limites à la croissance ne sont pas là où il les attendait !