News / Brèves
Back to previous selection / Retour à la sélection précédente

Le président du Parti Socialiste flamand au Congrès américain : « Glass-Steagall : qu’attendent les hommes politiques ? »

Printable version / Version imprimable

Karel Vereycken
Solidarité&Progrès

Dans une lettre aux membres du Congrès américain, Bruno Tobback encourage ses homologues américains à rétablir « au plus vite » le Glass-Steagall Act, une loi imposée par le président Franklin Roosevelt en 1933 mais abrogée en 1999, qui scindait les banques en deux.

Député fédéral belge, Bruno Tobback est le président du sp.a (Parti socialiste flamand). Il fut ministre de l’Environnement et des retraites de 2004 à 2007.

Lettre de Bruno Tobback

Chers membres du Sénat et de la Chambre des représentants américains

En juillet 2013, les sénateurs Warren, McCain, Cantwell et King ont introduit une proposition de loi intitulée « La Loi Glass-Steagall du XXIe siècle ». Notre parti est très heureux d’apprendre que les Etats-Unis envisagent de rétablir une séparation entre banques commerciales et banques d’affaires.

Il y a cinq ans, la banque Lehman Brothers a coulé. Depuis lors, rien de fondamental n’a réellement changé dans le système bancaire. Ceci est évident du fait que beaucoup de banques continuent à parier avec nos épargnes [dépôts] et que leurs casinos sont loin d’être fermés. Cela doit cesser.

La crise financière a coûté 1600 milliards d’euros à l’Union européenne (13% de son PIB) dont 1080 milliards en garanties, 30 milliards en recapitalisations, 120 milliards en actifs dégradés et 90 milliards en mesures de liquidités. La Commission a exigé des restructurations substantielles des banques bénéficiant d’aides publiques, y compris l’arrêt de certaines activités en vue de garantir à l’avenir leur solidité sans aide publique et afin d’éviter toute distorsion à la concurrence résultant des aides reçus. Néanmoins, le système reste une menace à la société et à l’épargne populaire.

L’objectif de toute restructuration bancaire est d’aboutir à un système bancaire robuste, stable et efficace, opérant dans une économie de marché compétitive et opérant au service des besoins de l’économie réelle et des consommateurs. Les banques doivent stimuler la croissance économique en fournissant du crédit à l’économie, en particulier les PME et les start-up ; disposer d’une capacité de résilience plus grande contre des crises bancaires potentielles ; rétablir la confiance et changer la culture bancaire. La séparation des banques est la façon la plus efficace pour faire en sorte que cela arrive.

Les structures bancaires ont besoin d’être plus simples et plus transparentes. Les banques d’affaires ne doivent plus travailler avec l’épargne [les dépôts]. Les banques commerciales, de l’autre côté, devrait s’attacher à offrir les services bancaires de base. Ainsi, ces banques seront plus petites et moins onéreuses à sauver. A cela s’ajoute le fait qu’un retour au métier de banque de base améliorera la qualité des services bancaires. Enfin, scinder les banques signifie une compétition équitable et plus d’espace de respiration pour des banques commerciales petites. Qu’attendent les hommes politiques ?

Il est clair que dans les années à venir, une régulation efficace du secteur financier devra enfin figurer à l’ordre du jour, y compris lors des élections européennes de 2014. Pour cela, nous vous demandons de rétablir la séparation entre banques commerciales et banques d’affaires dès que possible, donnant à l’Union européenne le courage de faire pareil.

Cordialement,

Bruno Tobback,
Président du Parti Socialiste Flamand