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NAWAPA XXI
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L’ex-premier ministre Joe Clark prêt à reconsidérer l’exportation de l’eau

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(EIRNS) Lors d’une rencontre organisée par le Centre Wilson de Washington le 27 février 2014 pour permettre à l’ancien Premier Ministre Canadien Joe Clark de présenter son nouveau livre intitulé How we lead : Canada in a century of change, Michael Kirsh, de 21st Century Science and technology Technology, posa une question à l’ancien Premier Ministre à propos des relations canado-américaines sur l’eau, dans le contexte de la sécheresse qui sévit en Californie et au Texas et de la crise alimentaire qu’elle engendre.

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Dans sa question, Kirsh rappella à l’audience les déclarations que fit le Premier Ministre Lester B. Pearson en 1967, à l’effet que l’exportation de l’eau, comparable à celle du pétrole ou du gaz naturel, pouvait être un des développements les plus importants de l’histoire canadienne. Il rappela aussi la déclaration du ministre des ressources naturelles, Jean Luc Pépin, qui disait la même année, à propos de cette question : “Ce n’est pas le Canada qui se traîne les pieds ce sont les États-unis”. Il fit ensuite référence au relevé hydrologique d’Environnement Canada qui montre que le débit du fleuve Columbia en 2012 était encore plus grand que lors de l’inondation-record de 1948, et nota qu’ un désastre n’avait été évité que grâce à des systèmes de stockage d’eau, tandis que le fleuve Fraser, lui, avait fait l’objet d’une inondation qui a causé de graves dommages, au point où ce qui inquiète les gens en Colombie Britannique c’est le fait qu’il y a trop d’eau. Il continua en disant que l’eau aurait pu être détournée au sud vers la Californie et être ainsi utilisée pour atténuer les effets de la présente sécheresse.

Voyez le documentaire en anglais NAWAPA 1964

Kirsh mentionna également que les inondations au Manitoba en 2012 et en Alberta en 2013 avaient causé des dommages totalisant $2 milliards et constata que cette eau aurait pu être détournée vers le Mississipi, puis pompée dans le fleuve Niobrara et dirigée vers les États des hautes plaines (grosso modo les états américains entre la frontière sud de la Saskatchewan et le Texas) et vers le Texas pour secourir l’agriculture de ces régions. Il souligna que la Saskatchewan avait indiqué son intention de bâtir de grands systèmes de ce type et conclut en disant qu’il faudrait non seulement construire un système pour détourner le surplus d’eau qui existe au Canada en temps d’inondations, mais aussi étudier la question plus vaste de développer des systèmes pour détourner en faveur de l’ouest du continent l’eau des fleuves Fraser, Skena, Nass, Stikine et Liard qui se perdent inutilement dans l’océan. Il demanda à l’ex-Premier Ministre Clark quel type de coopération lui semblait possible dans ce domaine.

Clark répondit qu’il aimerait bien voir que l’eau des inondations soit utilisée aux États-unis, et qu’il était très intéressé par les idées exprimées par cette question, et par le genre d’opportunités qu’elle présente. Il déclara que les questions d’eau seraient très compliquées à résoudre et que lorsqu’il avait été impliqué dans NAFTA, les transferts massifs d’eau avaient été écartés des discussions pour ce qui est des exportations. Cependant, dit-il, si la question était approchée d’un angle différent, il est probable que ce qui a été fait il y a déjà plusieurs années n’empêcherait pas nécessairement d’aller de l’avant sur cette question aujourd’hui.

Il ajouta alors, qu’il choisissait très soigneusement sa formulation lorsqu’il disait que si la question devait être reconsidérée et que des accords étaient recherchés pour exporter l’eau Canadienne aux États-unis, cela devrait se faire à travers la Commission Mixte Internationale, de façon à ne pas avoir à créer une institution qui éroderait la souveraineté des États-Unis.

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