Lyndon H. LaRouche
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LaRouche : les politiques de résolution bancaire accélèrent la dynamique de guerre

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Dès l’instant où l’oligarchie financière transatlantique a adopté le mécanisme de renflouement interne (bail-in) pour sauver ses instruments financiers, elle a condamné son propre système.

Pourquoi ? Tout simplement parce que la partie récupérable de la masse monétaire, l’argent des épargnants déposé dans les banques, ne suffira jamais à couvrir l’immense pyramide de dettes et de produits dérivés détenus par les plus nantis.

Par exemple, depuis l’abrogation par le Congrès américain de la loi Glass-Steagall en 1999 qui séparait de façon stricte les banques, la masse de titres financiers en circulation dans le monde est passée de 275 000 milliards de dollars à 1,7 millions de milliards aujourd’hui (environ 6 fois plus !), et ce en dépit de la crise financière de 2007-2008.

Ainsi, la politique de renflouement externe (bail-out) par les Etats après la crise de 2008, combinant l’emploi de l’argent des contribuables et l’utilisation massive de la planche à billets (assouplissement quantitatif) par les banques centrales, n’a servi qu’à regonfler la bulle, sans création de richesse réelle. Cela nous a rapproché du point d’explosion hyper-inflationniste à partir duquel l’argent perdra subitement toute valeur, comme lors de la crise de Weimar en 1923.

C’est dans ce contexte de faillite systémique qu’il faut voir les violentes pressions exercées par l’oligarchie transatlantique sur le Président Obama, afin qu’il fasse le nécessaire pour déclencher une guerre mondiale. D’où l’attitude belliqueuse de la Maison Blanche non seulement à l’égard de la Russie, mais aussi de la Chine.

Ceci explique pourquoi l’Otan vient de rompre tous les canaux de collaboration avec la Russie, précipitant la perspective d’une épreuve de force militaire. Entre autre provocation, un destroyer américain équipé de systèmes antimissiles balistiques va se déployer en mer Noire, non loin de la base russe de Sébastopol, en Crimée, et ce à un moment où les tensions continuent à s’intensifier dans tout l’est de l’Ukraine.

En même temps, devant le Congrès américain la semaine dernière, l’adjoint au secrétaire d’État pour les affaires Asie-Pacifique, Daniel Russel, a directement menacé la Chine de représailles, qu’il a accusée de vouloir appliquer le « modèle criméen » aux îles disputées dans la mer de Chine.

Lors de la réunion de l’Otan début avril, tous les liens avec la Russie ont été coupés net, y compris au Conseil Otan-Russie. A Washington, le président Obama a annoncé la fermeture de toute coopération avec la Russie au niveau militaire et stratégique. Les entretiens sur la défense antimissile balistique en Europe, pour autant qu’ils existaient, ont été annulés, et même la coopération entre la NASA et la Russie dans le domaine de la protection terrestre contre les astéroïdes est rompue.

Une rupture aussi drastique de tous les canaux officiels de communication a lieu uniquement à la veille d’une guerre.

L’économiste américain Lyndon LaRouche a bien expliqué le fond du problème : dès que le système financier commencera à se désintégrer sous l’effet des renflouements externe et interne, c’est tout le système oligarchique et son pouvoir impérial qui seront anéantis. Si l’on provoque la guerre avant l’explosion, la majorité des dettes pourra être effacée, dans les conditions d’exception qu’offre une situation de guerre, et seule une partie extrêmement restreinte pourra être sauvée : l’Empire survivra.

Si l’explosion vient avant la guerre, le système financier transatlantique dans son intégralité sera perdu à tout jamais. Voilà la raison pour laquelle le monde est au bord d’une guerre thermonucléaire.

Pour écarter le danger, souligne LaRouche, le président Obama doit être évincé du pouvoir au plus vite. En Europe et aux Etats-Unis, le système financier pourri que nous avons actuellement doit être liquidé et remplacé par un système de séparation des banques (Glass-Steagall). Toute autre réforme n’est que perte de temps et bavardage.

La triple-courbe de Lyndon LaRouche réactualisée

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La triple-courbe de LaRouche - Une fonction décrivant le processus de destruction des économies occidentales.

La fonction de la « triple-courbe » de l’économiste américain Lyndon LaRouche est le meilleur outil pédagogique pour expliquer le processus d’effondrement économique et financier en cours. Depuis l’assassinat de John F. Kennedy et la Guerre du Vietnam, l’économie physique américaine n’a cessé de décroître, malgré ce qu’ont montré des statistiques manipulées.

Au cours de la même période, une croissance de la masse d’instruments financiers, constituée en grande partie de capital fictif, s’est déroulée à un rythme hyperbolique, toujours plus rapide, limité par une asymptote verticale qui définit le moment où le système s’effondre. Lors de cette phase de croissance hyperbolique, l’émission de monnaie par les banques centrales, se faisant à un rythme un peu plus lent, a permis de nourrir la bulle financière.

A partir de la crise de 2007-2008, l’émission de monnaie (assouplissement quantitatif) a servi exclusivement à limiter l’effondrement de la bulle financière : la première courbe a surpassé la deuxième. Ceci correspond au bail-out (renflouement externe).

Avec le récent passage au bail-in (renflouement interne aux dépens des épargnants et de certains détenteurs d’obligations et d’actions), l’oligarchie britannique à décidé de sacrifier la majorité des dettes et de s’accaparer la masse monétaire avant que n’éclate l’hyperinflation, le moment où la courbe monétaire s’effondre.