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Déclaration de Jacques Cheminade
Gaza : Dieu rend d’abord fous ceux qu’il veut perdre

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Jacques Cheminade, président de Solidarité et Progrès, notre mouvement associé français.

Paris– Après neuf jours de bombardements ayant fait près de 300 morts, dont plus de 75 % de civils, les forces israéliennes ont pénétré dans plusieurs secteurs de la bande de Gaza. L’objectif serait de détruire des tunnels permettant à des commandos terroristes palestiniens de s’infiltrer en Israël. Par delà la nécessaire condamnation de cette opération militaire démesurée jusqu’à la folie, lancée sans aucune réelle réflexion sur les résultats à en espérer ni aucun plan de sortie de guerre, un certain nombre de choses doivent être dites haut et fort :

Jamais une agression contre des civils ennemis n’a permis de gagner une guerre. Cela vaut pour tous les belligérants, mais encore davantage pour le plus fort, même si son recours à la barbarie est prétendument ou réellement calculé. En fait, disons-le crûment, les services et le gouvernement israéliens auraient tous les moyens de liquider les dirigeants du Hamas. Ils préfèrent terroriser le peuple palestinien et maintenir le peuple israélien dans un état de névrose raciale pour que la droite financière conserve le pouvoir. Le journal israélien de gauche Haaretz et Zeev Sternhell ont parfaitement décrit cette fuite en avant suicidaire.
L’opposition entre juifs et arabes, sunnites et chiites, majorités et minorités, qui embrase tout le Moyen-Orient, ne peut bénéficier qu’à ceux qui divisent pour régner, au détriment des dupes conduites à l’abattoir. Une région livrée au chaos et aux crimes contre l’humanité ne bénéficie qu’aux maîtres du jeu, à Londres et à Wall Street. C’est la politique de l’Empire britannique, sous le nouveau voile anglo-américain, qui a fourni les provocateurs et les armes.
C’est donc au nom du judaïsme et de l’islam, avec la nécessaire contribution du christianisme, que l’on pourra parvenir à une paix par le développement mutuel. C’est pourquoi je soutiens l’appel du pape François à Shimon Peres et Mahmoud Abbas.
Cependant, de tels appels ne suffisent pas. En 1990, Lyndon LaRouche et ses amis ont élaboré un plan de paix par le développement mutuel pour tout le Moyen-Orient. Le 13 septembre 1993, l’annexe III du Pacte de Washington, signé par Yasser Arafat et Itzhak Rabin, a défini un Protocole de coopération israélo-palestinienne pour des programmes économiques et de développement mutuel, prévoyant en particulier la fourniture d’eau et d’énergie à Gaza, dont l’occupation israélienne prive aujourd’hui les habitants.
Il faut aller immédiatement dans cette direction, sans tergiverser, car la paix consiste non seulement à arrêter la guerre, mais à créer les conditions de la détente, de l’entente et de la coopération futures.
Il faut dire, crûment encore, que nous autres puissances occidentales avons laissé se mettre en place l’inverse. Nous devons donc cesser de fomenter la guerre et de laisser prévaloir la loi du plus fort, cesser de livrer directement ou indirectement des armes aux Israéliens de droite et aux fous de Dieu islamistes.
La France, au nom de sa politique de droit à l’autodétermination des peuples et de son pacte avec la liberté du monde, aujourd’hui oubliés par ses dirigeants, doit ouvrir la voie de la paix par le développement mutuel et exiger que les Tony Blair soient démis de leurs fonctions officielles ou officieuses, et que le même sort soit réservé par leurs peuples aux Obama et aux Cameron. La France a l’autorité morale pour le faire. Nous bafouons notre propre intégrité en ne le faisant pas. La guerre ne vient pas en soi du Moyen-Orient, qui est, avec l’Ukraine, le symptôme le plus grave d’un mal bien plus général. La guerre est déjà parmi nous.