Lyndon H. LaRouche
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Lyndon LaRouche : il est temps de neutraliser l’« État islamique »

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Le 22 août, lors de son intervention hebdomadaire retransmise par internet, Lyndon LaRouche a appuyé les déclarations faites dans la journée même au Pentagone par le chef de l’état-major américain Martin Dempsey, sur la nécessité de neutraliser l’insurrection de l’État islamique (EI) au moyen d’une campagne systématique dirigée par une alliance d’États de la région, avec un soutien bien ciblé et limité des États-Unis et à condition que le Président Obama obtienne l’autorisation explicite du Congrès.

L’EI, a déclaré LaRouche, est une « machine à tuer » qui « n’aurait jamais dû exister ». On ne peut pas « créer des monstres de cette nature et espérer les utiliser pour régler des problèmes. (...) Il faut les éliminer immédiatement. » Le général Dempsey, chef d’État-major américain, « a raison et il a besoin de tout notre soutien » a-t-il déclaré.

Dans son intervention bien pesée du 22 août, Dempsey a soigneusement évité d’évoquer une quelconque collaboration avec la Syrie ou l’Iran dans la campagne contre l’EI. Mais l’ancien chef d’état-major britannique, le général Lord Dannatt, est allé bien plus loin en affirmant à la BBC que le Royaume-Uni devrait coopérer avec le président Assad et l’armée syrienne pour écraser les djihadistes extrémistes. « Le vieux dicton "l’ennemi de mon ennemi est mon ami", commence à avoir de la résonance dans nos relations avec l’Iran. Je pense qu’il aura une certaine résonance dans notre relation avec Assad. Que ce soit directement ou indirectement, je pense qu’il faut parler avec lui. Car s’il doit être question de frappes aériennes au-dessus de l’espace aérien syrien, il faut le faire avec l’approbation du régime d’Assad. »

Faisant écho à cette position, l’Independent a publié un article de Patrick Cockburn sous le titre « l’Ouest prêt à collaborer avec le président Assad face à l’Etat islamique », évoquant une « alliance autrefois impensable ». D’après Cockburn, « les Etats-Unis ont déjà aidé le gouvernement Assad clandestinement en lui transmettant, par le biais du BND, le service secret allemand, des renseignements sur l’endroit exact où se trouvaient des dirigeants djihadistes ».

Abondant dans le même sens, l’ancien ambassadeur américain en Arabie saoudite, Chas Freeman, a déclaré à Cockburn : « Je ne vois pas comment l’isoler [l’EI] sans la coopération de la Syrie, ainsi que de l’Arabie saoudite et des autres Arabes du Golfe, l’Iran, la Russie et la Turquie. »

Le rôle de l’Arabie saoudite est particulièrement important, puisque Riad a été l’un des principaux soutiens de l’EI tout au long de sa longue existence – d’abord l’Etat islamique d’Irak, ensuite al-Qaïda en Irak, puis l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et maintenant l’Etat islamique. La Turquie aussi a fourni une aide importante à l’EI, dont des armes, de l’entraînement et, plus important encore, l’accès à la Syrie depuis le territoire turc.

Par ailleurs, la récente décapitation du journaliste Robert Foley par des unités de l’EI en Syrie a de nouveau braqué les projecteurs sur le rôle de la Grande-Bretagne dans la montée de l’EI, puisque l’acte barbare a été perpétré par un citoyen britannique.

Entre-temps, en dehors de l’Irak et de la Syrie, on a assisté cette semaine à une escalade dans d’autres foyers de crise. Après le refus du gouvernement ukrainien de garantir la sûreté d’un convoi d’aide humanitaire russe sous divers prétextes, le président Poutine a néanmoins donné l’ordre au convoi de se rendre à Lougansk. Action humanitaire que Kiev, avec l’aval du président Obama, a qualifiée d’« invasion » en violation du droit international.

La situation reste aussi tendue dans le Pacifique, où Washington a expédié un deuxième groupe de porte-avions suite à l’évitement de justesse d’une collision entre des avions de l’armée de l’Air chinoise et américaine.