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La dette ou la vie : tirer les leçons de l’histoire

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Par Karel Vereycken de Solidarité&Progrès

1. Ils ont la mémoire courte

Ils ont la mémoire courte, ces obsédés de la dette. Car la situation actuelle ressemble tragiquement à celle de la plupart des pays européens à la fin de la Première Guerre mondiale. Tout au long de ce conflit sanguinaire, les banquiers anglo-américains n’avaient cessé de prêter de l’argent à différents protagonistes, en particulier la France, pour lui permettre d’acheter du matériel de guerre à des sociétés leur appartenant...

Seulement, en 1918, à la fin de la guerre, toute l’Europe est détruite physiquement et ruinée financièrement ! Arrive alors l’heure de payer l’ardoise. Selon un dicton populaire :

« Si vous devez 200 000 euros à votre banquier, vous avez un problème. Mais si vous lui en devez 2 milliards, c’est lui qui a un problème… »

Ainsi, il apparaissait que si la France et l’Angleterre ne remboursaient pas leurs dettes aux banques anglo-américaines, ces dernières tomberaient en faillite.

Le Conseil des Quatre grands à la conférence de Versailles : Lloyd George (Royaume Uni), Vittorio Orlando (Italie), Georges Clemenceau (France), et Woodrow Wilson (Etats-Unis).

Il fallait donc trouver quelqu’un pour payer. Or, l’Allemagne venait de perdre la guerre. « L’Allemagne paiera ! » proclamera alors Clemenceau lors des négociations sur les « réparations de guerre » à Versailles. En imposant à leur voisin germanique une dette impayable et une austérité aberrante, la France et le Royaume-Uni espéraient extirper le cash nécessaire pour honorer leurs propres engagements financiers.

Les conséquences du Traité de Versailles ? Hyperinflation, plan Dawes, montée du national-socialisme, plan Young, annulation de la dette, camps d’extermination et nouvelle guerre mondiale…

Aujourd’hui, la City et Wall Street, ceux-là mêmes qui avaient tiré leur épingle du jeu à l’époque, remettent le couvert !

Pour eux, si la Grèce, un tout petit pays (4 % du PIB de la zone euro), ne paie pas sa dette selon les critères « du marché » (c’est-à-dire des banques), c’est l’énorme bulle financière des produits dérivés qui risque d’exploser, entraînant dans sa chute le système financier mondial.

2. Quelques définitions

Techniquement, on réduit souvent la dette [1] à un simple « échange » d’argent décalé dans le temps. Ce n’est pas seulement réducteur, mais faux. Car en vérité, la dette n’est que l’autre face de la médaille du « crédit  ». Si je suis endetté, c’est bien que quelqu’un m’a prêté de « sa richesse ».

Dans un monde normal, c’est-à-dire dans un monde «  civilisé » où le crédit est mobilisé au service de l’équipement de l’homme et de la nature, le fait que tout le monde soit endetté n’est pas un problème, mais une excellente nouvelle ! Seulement, dans le monde actuel, la somme des dettes publiques et privées dépasse les 200 000 milliards de dollars (soit 286 % de PIB mondial)… Ce chiffre n’était que de 269% en 2007. Être endetté n’est pas un problème, sous condition bien sûr que la « charge » de la dette ne porte jamais atteinte à l’entier droit au développement des individus et des peuples.

Argent et crédit

Le premier problème, c’est que trop souvent nos concitoyens croient que « l’argent », par une magie toute divine, possède une valeur intrinsèque. Pourtant, Robinson Crusoé, le roman écrit par Daniel Defoe en 1719 montre qu’arrivé tout seul sur une île déserte, votre or ou votre argent, eh bien, il « ne vaut pas un copek ».

Ensuite, on croit que le crédit n’est qu’une « transaction », c’est-à-dire une simple distribution au débiteur d’argent accumulé par le créancier.

Or, comme le souligna Jacques Cheminade lors de sa campagne présidentielle, tout crédit, « n’est qu’un pari sur l’avenir  », c’est-à-dire l’anticipation d’une « richesse » (matérielle, immatérielle, sociale, etc.) qui résultera du travail qu’il permettra d’effectuer. Ainsi, 1000 euros prêtés à un trafiquant de cocaïne n’auront pas la même valeur que 1000 euros prêtés à un agriculteur, parce que l’impact du travail effectué par le premier sera à l’opposé de celui du second.

Le numéraire, s’il facilite la circulation des biens et la rémunération des services utiles, peut jouer un rôle d’appui à celui du crédit, c’est-à-dire permettre à l’homme d’effectuer un travail utile à la société.

Et pour ceux qui, au sein du système actuel, penseraient à augmenter leur capital, un exemple très simple leur permet de saisir le gouffre qui sépare la notion d’« argent » de celle de « capital ». Celui qui possède une maison, possède un capital. Si sa maison est vétuste, il peut dépenser de l’argent pour la rénover. Si la rénovation est réussie, il aura augmenté la valeur de sa maison, c’est-à-dire de son capital. Bizarre non ? Il s’enrichit (en capital) en dépensant (de l’argent) ? Cela a fonctionné parce que l’argent a été mobilisé pour un travail utile.

Le problème, c’est que cette vision du capitalisme est révolue. Nous ne sommes plus dans une société « capitalistique », mais dans une économie où des faux-monnayeurs et des spéculateurs font régner le culte de l’argent et du court terme. Le souci de ces derniers, ce n’est pas de créer du capital ou de s’enrichir en vendant plus cher ce qu’on acheté bon marché, mais de transformer tout, c’est-à-dire les marchandises, les titres de crédit, les créances de dette, les flux financiers et les heures de travail, en jetons de spéculation.

Le Marchand de Venise

C’est en s’inscrivant en faux contre les spéculateurs que les sociétés « civilisés », afin de bâtir un avenir commun meilleur, ont su depuis des millénaires faire à intervalles réguliers le ménage dans leurs livres de comptes, rééchelonnant une telle dette par ici, annulant une telle dette par-là, ou accordant un moratoire sur encore une autre.

Pour faire réfléchir le grand public sur la folie qui représente la volonté, comme celle de la Troïka aujourd’hui, de chercher à recouvrir une dette « à tout prix », y compris au détriment de la vie humaine, Shakespeare, a écrit une pièce de théâtre, Le Marchand de Venise.

Cette pièce, accusée à tort d’être une œuvre antisémite, met en scène un banquier juif usurier, Shylock. Lorsqu’un armateur, par ailleurs antisémite, lui demande un prêt, Shylock lui propose de signer par devant notaire un billet qui stipule que si l’armateur ne peut rendre à temps l’argent prêté, Shylock pourra se dédommager en nature en taillant une livre de chair sur le corps de son débiteur…

Coïncidence du calendrier, l’œuvre parait en 1596, c’est-à-dire l’année où l’Espagne de Philippe II, en dépit de tout l’or tiré d’Amérique du sud et de l’envoi du Duc d’Albe pour tailler plusieurs livres de chair sur les corps des habitants des Pays-Bas, subit son troisième défaut souverain…

Pour faire simple, disons que, contrairement à ce qu’on nous fait croire, aucune force dans l’univers, aucune loi divine ne fixe une «  valeur intrinsèque », ni à l’argent ni à une créance de crédit. C’est à l’homme, en fonction de son projet d’avenir, d’en fixer la valeur et les conditions. Et c’est là qu’on découvre que toute « science économique » est forcément une «  science d’économie politique », c’est-à-dire que tout choix économique est d’office un choix de société.

« La richesse  », disait Pascal, «  n’est que ce que nous donnons aux autres ». Ce n’est donc pas « celui qui paie sa dette », mais bien « celui qui fait du bon crédit  » qui s’enrichit… en enrichissant les autres.

Le ministre de la Défense Panos Kammenos avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras.

3. La Grèce a raison : annuler une dette, c’est possible !

Ce n’est pas la première fois que les peuples et leurs États font face à une crise de la dette. Pour y remédier, quatre moyens : 1. Baisse des taux d’intérêts ; 2. Allongement des délais de remboursement. 3. Moratoire (suspension des remboursements pour une période donnée) ; 4. Effacement total ou partiel (du capital et/ou des intérêts).

Si dans l’UE, certains acceptent de « discuter » des deux premières options, le nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras avait déclaré dès 2012, lors d’un entretien au Guardian, que « la seule solution viable est une réduction de la dette non seulement pour la Grèce, mais pour toute la périphérie sud de l’Europe... C’est la raison pour laquelle nous proposons une conférence similaire à celle qui a eu lieu à Londres en 1953, qui a soulagé l’Allemagne d’environ 60 % de sa dette. »

Pour la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne), aucune discussion possible.

Pourtant, sans remonter à l’Antiquité, regardons l’histoire récente : depuis 1946, il y a eu 169 cas d’annulation et/ou de moratoires, notamment :

L’Argentine :
Fin 2001, après des décennies de politiques néolibérales et de plans d’ajustement structurel imposés par le FMI, débouchant sur trois ans de récession économique très dure, l’Argentine suspend le paiement de sa dette envers les grandes banques internationales pour un montant de 90 milliards de dollars. Incapable d’en honorer la valeur nominale, elle propose une décote de 65 % sur chaque titre de sa dette publique. Ne pouvant plus revendre ces titres à un prix avantageux, la plupart des banquiers acceptent. 76 % des titres sont alors changés dans ces termes, réduisant la dette de deux tiers. Après quelques années difficiles, l’Argentine a pu retrouver, entre 2003 et 2009, une croissance de 7 à 9 %.

L’Irak :
Lors de la deuxième guerre du Golfe en 2003, les États-Unis annoncent leur volonté de reconstruire « un pays allié  ». Washington annule alors partiellement la dette irakienne, estimant qu’il s’agit d’une « dette odieuse  », une notion sans statut juridique, clarifiée ainsi par le secrétaire américain au Trésor de l’époque : « Le peuple irakien ne doit pas se trouver accablé par des dettes contractées par le régime du dictateur déchu. » Pourtant, Washington cessera vite d’invoquer cette notion, de peur de créer un précédent. Bien qu’aucun plan de reconstruction ne fût mené à terme, les Etats-Unis exigeront en contrepartie de l’effacement de la dette une série de réformes dictées par le FMI : augmentation du prix des combustibles, baisse des retraites, privatisation des entreprises publiques, fin des subventions aux productions alimentaires, licenciements et gel des salaires. Nous connaissons la suite.

L’Equateur :
Elu Président fin 2006 sur un programme remettant en cause les institutions financières internationales, Rafael Correa nomme immédiatement une commission de dix-huit experts issus de la société civile, afin de mener un audit de la dette publique du pays depuis 1976. Après quatorze mois de travaux et avoir épluché des dizaines de milliers de dossiers et de contrats, la commission rend son avis et déclare illégitime 85 % de la dette interne et externe. Il s’agit de titres de la dette publique venant à échéance entre 2012 et 2030, pour un montant total de 3,2 milliards de dollars. Les créanciers, pour la plupart des banques nord-américaines réagissent aussitôt. Après avoir menacé le pays (comme dans le cas de l’Argentine) avec tous les moyens à leur disposition, notamment médiatiques, ils commencent à revendre leurs titres sur les marchés à 20 % de leur valeur. Finalement, le gouvernement équatorien parvient à racheter discrètement 91 % des titres pour un montant total de 900 millions de dollars. Ce qui fait, en prenant en compte ce stock de capital racheté à bas prix, mais aussi les intérêts qui auraient dû être payés jusqu’en 2030, une économie de près de 7 milliards. Du coup, Correa a réussi à faire passer le service de la dette de 32 % à 15 % du budget et les dépenses sociales de 12 % à 25 %, au profit des conditions de vie de la population.

L’Islande :
Le cas de l’Islande a fait énormément de bruit, et pour cause. Le pays voit ses banques s’effondrer en 2008 (en même temps que Lehman Brothers aux États-Unis et certaines banques belges ou irlandaises). Leurs dettes cumulées constituent dix fois le PIB du pays. L’État n’ayant pas les moyens de les renflouer, le FMI lui prête 2,1 milliards de dollars en échange (comme toujours) d’une cure d’austérité. Entretemps, le gouvernement islandais bloque tout mouvement de capitaux, tandis que le Royaume-Uni et les Pays-Bas exigent de l’Islande qu’elle rembourse les 3,9 milliards d’euros qu’ils avaient eux-mêmes dégagés pour garantir les dépôts de leurs citoyens clients de la banque islandaise Icesave. En apprenant les négociations en cours entre leur pays et le Royaume-Uni et les Pays-Bas, la population islandaise descend dans la rue pour dire non à cette socialisation des dettes privées des banques. Il aura fallu deux référendums pour refuser cette politique, mais le peuple a gagné.

L’Allemagne :
Nous avons consacré un article à la Conférence de Londres de 1953 et la façon dont elle permit le « miracle économique allemand  ». Accordé en 1953 :

« Que le service de la dette soit fixé en fonction de la capacité de paiement de l’économie allemande, en tenant compte de l’avancée de la reconstruction du pays et des revenus d’exportation. Ainsi, la relation entre service de la dette et revenus d’exportations ne doit pas dépasser 5 %. Cela veut dire que l’Allemagne ne doit pas consacrer plus d’un vingtième de ses revenus d’exportation au paiement de sa dette. »

A cela il faut ajouter l’équivalent de 12 milliards de dollars d’aujourd’hui, donnés à l’Allemagne dans le cadre du Plan Marshall.

La décision de 1953 démontre que les grandes banques et les créanciers ne manquent ni de savoir, ni de compétence pour résoudre la « crise de la dette » qui plonge nos sociétés dans la misère, le chaos et la guerre.

En 1953, il s’agissait, dans le cadre de la «  Guerre froide », de construire une Europe et une Allemagne fortes pour contrer l’influence de l’URSS. Aujourd’hui, on devrait le faire de concert avec les pays des BRICS qui nous tendent la main pour nous tirer d’où nous sommes tombés.

4. La dette en 7 questions

Est-il légitime d’annuler une dette ?

Le cas le plus évident est celui dit de « force majeure » – tremblement de terre ou guerre, par exemple – car cet évènement imprévisible, indépendant de la volonté du débiteur, le met devant un fait accompli. Hormis cette éventualité, les dettes « illégitimes » résultent généralement de la position dominante du créancier.

Il y a le cas des « fonds vautours » qui, après avoir acheté pour presque rien une dette d’un pays en ruine, parviennent à se faire rembourser la créance à sa valeur nominale en gagnant leur procès en justice devant des tribunaux étrangers.

Chez nous, tout le monde connaît désormais les emprunts accordés à des clients consciemment tenus dans l’ignorance des conditions réelles du contrat. C’est notamment le cas des fameux emprunts structurés, c’est-à-dire les « emprunts toxiques », dont les taux varient en fonction des fluctuations du cours du franc suisse, vendus par des banques comme Dexia aux collectivités locales françaises (communes, départements, régions mais aussi hôpitaux etc.).

Or, depuis un mois, la hausse de la devise helvétique a provoqué une hausse de 20 à 30 % des taux de ces emprunts devenus toxiques. Honorer le surcoût illégitime de cette dette impliquerait la fermeture d’hôpitaux et une baisse dramatique de l’investissement public opéré par les collectivités.

A qui la Grèce doit-elle rembourser ?

La dette publique grecque s’élève à 320 milliards d’euros, soit 175 % du PIB. Si en 2010, elle était détenue par les investisseurs privés, après deux plans d’aide (en 2010 et 2012), elle est aujourd’hui majoritairement entre les mains d’États ou d’organismes publics : 10 % des titres sont détenus par la BCE, 17 % par des États européens, 45 % par le Fonds européen de stabilité financière (FESF), 19 % par des banques et le reste par le FMI. En clair, grâce à la « privatisation des profits » et la « socialisation des pertes », les banques européennes insolvables ont été renflouées par l’Etat grec, à son tour renfloué par l’argent public de la zone euro.

Jean-Claude Juncker (président de la Commission européenne) dit que la Grèce doit payer, Mathieu Pigasse (Vice-président de la Banque Lazard Europe) estime qu’il faut réduire la dette de 100 milliards d’euros. Qui a raison ?

Tous deux ont tort car ils raisonnent au sein d’un système qu’ils refusent de remettre en cause. Payer est impossible, mais réduire la dette grecque sans réduire celle des autres pays européens ni définir de vrai projet de relance par de grands travaux n’aboutira à rien.

Pourquoi Obama se préoccupe-t-il de la Grèce ?

Obama n’est qu’une marionnette de Wall Street, qui n’est à son tour qu’une filiale (puissante) de la City. La Réserve fédérale, par des accords spécifiques de swaps de devises en cas d’urgence, se porte garante de la BCE. Si toute la zone euro plonge, la Fed est entraînée dans la tourmente.

Pourquoi la Troïka refuse-t-elle de réduire la dette ?

Au sein du système actuel, c’est totalement exclu étant donné que, dans la zone transatlantique, toute dette sert immédiatement à des montages financiers complexes, notamment les produits dérivés, qui rapportent beaucoup plus que la dette elle-même. Toute annulation est l’équivalent d’un « évènement de crédit », provoquant l’effondrement de cet immense château de cartes. Pour le citoyen, cela a le mérite de clarifier les enjeux : sans fermer le casino mondial des produits dérivés et de la titrisation irresponsable, les produits phares de la City et de Wall Street, toute renégociation de la dette est illusoire.

La Grèce doit 40 milliards d’euros à la France. Si elle ne paie pas, quelles conséquences pour le contribuable ?

Si les Grecs annulaient leur dette, il en coûterait, dit-on, 731 euros à chaque contribuable français. Ce chiffre erroné, qui vise à alimenter la grogne contre ces « Grecs irresponsables », s’appuie sur l’idée que le contribuable français devrait rembourser les 40 milliards que l’État grec doit à la France.

Ce raisonnement repose sur une méconnaissance du circuit de financement de l’Etat. Comme le précise Ivan Best dans La Tribune, contrairement aux particuliers et aux entreprises, l’Etat, et donc le contribuable, ne rembourse jamais la dette publique.

Quand un emprunt arrive à échéance, l’Etat le rembourse, via l’Agence France Trésor (AFT) qui emprunte à nouveau. Elle a ainsi emprunté 186 milliards d’euros en 2013, afin de rembourser notamment 106 milliards d’euros d’obligations arrivant à échéance. En réalité, ces 40 milliards d’euros prêtés à la Grèce par la France, ont déjà été empruntés par l’AFT et sont déjà intégrés dans la dette publique française. L’annulation du remboursement des deux tiers de la dette grecque, selon les calculs de La Tribune, priverait la France de 400 millions d’euros de recettes annuelles, c’est-à-dire 10,5 euros par an, par adulte résidant en France, si le gouvernement voulait compenser ce manque à gagner par des hausses d’impôt.


[1La dette, du latin debeo signifie « devoir, ce que l’on doit à quelqu’un ». Et lorsque l’on ne paie pas en heure et en temps voulu, on est en faute. On parle de défaut de paiement ou de faillite, qui vient de faillir, qui est de la même racine que faute. Et celui qui fait une faute est coupable. Le contrôle de la culpabilité a toujours été, en tous domaines, l’un des meilleurs leviers du pouvoir.