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Pr Mohamed Ali Ibrahim : comment le FMI tente de saboter le projet de nouveau canal de Suez

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Voici la transcription de l’intervention du Pr Mohamed Ali Ibrahim, doyen de l’Institut de transport et de logistique, président de l’Académie des sciences et de technologies de la Ligue arabe, Port Saïd, Égypte, à la conférence internationale de l’Institut Schiller des 13 et 14 juin 2015 à Paris.

En raison d’un problème de santé, les remarques du Pr. Ibrahim ont été présentées par Mme Raghda Ibrahim, sa fille et son assistante.

Le sujet portait sur la réaction du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale face à des méga-projets comme le Nouveau canal de Suez. Ce projet comprend le canal lui-même, ainsi que la zone de développement économique qui lui est associée.

Le projet consiste à accroître la longueur et la largeur du canal, afin que les navires puissent y circuler dans les deux sens en même temps, portant sa capacité quotidienne à 97 navires, contre 49 à l’heure actuelle. Le temps d’attente se trouve par conséquent réduit. Six nouveaux tunnels passeront sous le nouveau canal, avec des routes et chemins de fer, pour relier les nouvelles villes qui seront construites de part et d’autre du canal. Les futurs revenus annuels du canal sont estimés à 13 milliards de dollars, contre des dépenses de moins de 10 milliards de dollars pour sa mise en chantier.

Dans les aires dédiées à la logistique autour de Port Saïd, Ismaïlia et Suez, il y aura un développement de l’industrie, de l’agriculture, des communications et du tourisme, ce qui permettra de réduire le chômage, de réduire le déficit budgétaire et d’élever les niveaux de vie.

La plupart des pays en voie de développement doivent maintenir l’équilibre budgétaire et par conséquent trouver les ressources en externe pour solder leurs déficits commerciaux, une chose difficile à accomplir étant donnée la faiblesse de leurs propres systèmes de production et de leurs stratégies de marketing, et les tendances protectionnistes des pays développés, sans compter la difficulté à obtenir des prêts à des conditions favorables.

La Banque mondiale et le FMI ont des analyses tronqués et par conséquent faussées des réalités auxquelles sont confrontés les pays en voie de développement. Leurs programmes de conditionnalités exigent la réduction des dépenses publiques, la dévaluation des monnaies, la vente d’actifs nationaux dans le cadre d’opérations de privatisation et de vente de swaps pour l’échange de créances contre des actifs.

Considérant que la BM et le FMI sont des institutions travaillant uniquement pour le compte des créanciers internationaux, l’Égypte a choisi de lever les fonds nécessaires à la construction du nouveau canal auprès de sa propre population. L’opération a été une réussite.

Le Pr. Ibrahim a cependant appelé la Banque mondiale à financer, directement et indirectement, la prochaine phase du projet, qui consiste à développer la zone d’activité logistique attenante au nouveau canal de Suez.

Au cours de la discussion, Karel Vereycken, de l’Institut Schiller, a proposé de contourner la Banque mondiale, et appelé à une politique qui soit en phase avec celle des nouvelles institutions financières mises en place par les BRICS.

Vers les autres messages et discours de la conférence.