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Glass-Steagall
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Glencore, un nouveau Lehman Brothers

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Solidarité&Progrès—Tandis que dans son dernier Rapport sur la stabilité financière dans le monde, le Fonds monétaire international (FMI) met en garde contre la menace d’un nouveau krach financier, de plus en plus d’analystes s’interrogent si la crise chez Glencore peut être comparée à la faillite de Lehman en 2008 ou à celle de Bear Stearns en 2007.

Analysant le rapport du FMI, le quotidien londonien The Guardian titre : « Le prochain krach arrive – avant d’avoir réparé les failles du dernier. »

« Le système se fissure », s’alarme pour sa part The Economist du 3 octobre, tout en appelant à une nouvelle vague d’assouplissement quantitatif pour maintenir la bulle mondiale des produits dérivés.

L’hebdomaire admet néanmoins que la politique de renflouement bancaire pourrait ne plus être appliquée comme en 2008 si le Congrès américain imposait aux banques une régulation plus stricte. Sans mentionner les mots « Glass-Steagall » (séparation stricte entre banques de dépôt et commerciale et banque d’affaires), le quotidien londonien fait sans doute allusion aux propositions de loi déposées au Congrès et au Sénat américain, qui font l’objet d’un débat public de plus en plus vif.

En même temps, la crise de Glencore suscite la panique sur le marché obligataire. D’autres grands négociants de matières premières, comme Trafigura, Vitol et Noble, subissent la même augmentation des coûts d’emprunt que Glencore, ce qui rend leur activité non rentable. Néanmoins, comme si de rien n’était, les banques continuent de refinancer leurs dettes. Dans le cas de la société Glencore, une soixantaine de banques lui ont prêté des fonds qu’elle a aussitôt réinvestis auprès de producteurs de pétrole en pariant sur un prix d’environ 100 dollars le baril, voire plus.

Entre-temps, les prix du pétrole et des matières premières ont chuté, avec des répercussions sur une masse presque indéfinissable de produits dérivés.

En mettant en garde contre le choc systémique à venir, le rapport du FMI sur la stabilité financière tente d’en faire porter la responsabilité à la Chine et aux marchés émergents, accusés d’avoir provoqué l’effondrement du marché des matières premières.

Il n’en est rien. La Chine a importé plus de matières premières qu’en 2014, mais c’est la chute des prix qui a fait baisser la valeur monétaire des importations.

Pour résumer, la bulle que les banques ont créée est en train d’éclater, faisant tomber l’ensemble du système financier.

Faute d’avoir remédié aux origines de la crise de 2007-2008, à savoir le démantèlement des régulations de Glass-Steagall, toute tentative de le sauver aujourd’hui provoquera une explosion hyperinflationniste.