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Sommet des BRICS à Goa : multipolarité, souveraineté nationale et combat contre le terrorisme

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À en croire les médias occidentaux, le groupe BRICS serait « insignifiant » et « déchiré par des conflits ». Or, le huitième sommet des BRICS qui s’est conclu le 16 octobre à Goa, en Inde, a présenté son programme de nouvel ordre international multipolaire, reposant sur de grands projets d’infrastructure, une collaboration « gagnant/gagnant » et une réforme fondamentale du système financier et économique.

En dépit des dérives de la mondialisation et des machinations géopolitiques, les cinq pays membres (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont consolidé leur rôle de « voix influente sur la scène mondiale, apportant à nos peuples des avantages directs », selon la déclaration finale du sommet.

Le fonctionnement de la Nouvelle Banque de développement, qui compte porter à 2,5 milliards de dollars le montant de ses prêts l’année prochaine, après une première année d’opérations réussies, témoigne du caractère institutionnel du groupe. Le Fonds de réserve de devises (CRA en anglais), destiné à protéger contre les attaques monétaires, est désormais opérationnel, et les dirigeants entendent créer bientôt une agence de notation de crédit, indépendante de celles dépendantes de Wall Street et de la City.

Juste avant le sommet, le Premier ministre indien Narendra Modi a tenu des réunions bilatérales fructueuses avec le président russe Vladimir Poutine, puis avec le président chinois Xi Jinping, et ces deux derniers se sont également rencontrés entre eux. Malgré les problèmes qui persistent, le maître mot reste la coopération, notamment dans la lutte contre le terrorisme dans le cadre de l’Organisation de coopération de Shanghai.

Nous mentionnerons quelques points importants de la déclaration de Goa, par ailleurs très peu couverte dans nos médias :

Droit international : les BRICS défendent « le droit international et le rôle central des Nations unies, en tant qu’organisation chargée de maintenir la paix et la sécurité internationales, de faire avancer le développement global et d’encourager et protéger les droits de l’homme ».

Les dirigeants rejettent toute ingérence dans les affaires internes d’autres pays, au profit d’une « coopération excluant l’imposition de mesures coercitives unilatérales non fondées sur le droit international (...). Nous condamnons les interventions militaires unilatérales et les sanctions économiques en violation du droit international (...). »

Concernant la Syrie et l’Afrique du Nord : ce sont des questions profondément préoccupantes, nécessitant des solutions « conformes au droit international » et aux principes d’« indépendance, d’intégrité territoriale et de souveraineté des pays de la région ».

Ils condamnent le terrorisme international « sous toutes ses formes ». L’État islamique, Daech et ses filiales représentent « une menace globale sans précédent pour la paix et la sécurité internationales ».

Politique industrielle : si la politique monétaire est importante, elle « ne peut, à elle seule, mener à une croissance équilibrée et durable ». Puis, plus loin, « nous reconnaissons que l’innovation est un moteur clé de la croissance à moyen et long terme et du développement durable. Nous soulignons l’importance de l’industrialisation et des mesures qui promeuvent le développement industriel comme pilier central de la transformation structurelle ».

Énergie nucléaire : la déclaration de Goa précise que le nucléaire civil jouera « un rôle significatif pour certains pays des BRICS, leur permettant de remplir leurs engagements pris dans l’accord de Paris de 2015 sur le réchauffement climatique ». Elle note aussi l’importance de « prévoir l’accès à la technologie et au financement permettant de développer les capacités du nucléaire civil qui contribueraient au développement durable des pays des BRICS ».