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Grands projets ou grands discours ?
4 juillet 2017
Chronique du jour S&P—Du long discours d’Emmanuel Macron devant le Congrès à Versailles, tout empreint de lyrisme flamboyant et d’amour pour la patrie, ce qu’il faut retenir, c’est ce qui y est absent : rien sur la mise au pas d’un système financier devenu fou et criminel, et rien sur les Nouvelles Routes de la soie et le rôle que la France devrait y jouer. Le G20, qui s’ouvre vendredi à Hambourg, va sans doute offrir le spectacle d’une série de discours convenus, sans ancrage dans le réel ; les représentants les plus acharnés du statut quo de l’ordre financier et monétaire, le secrétaire au Trésor américain Steve Mnuchin et le ministre allemand de l’Économie Wolfgang Schaüble, veilleront à ce qu’aucune discussion n’ait lieu sur une réforme sérieuse du système financier. L’essentiel sera ailleurs, c’est-à-dire dans le « festival off » du G20, avec les multiples rencontres bilatérales entre les dirigeants chinois, russe, japonais, américain, européens, etc., et surtout dans « la rencontre cruciale que tout le monde attend » entre Vladimir Poutine et Donald Trump. Hier, le président chinois est arrivé à Moscou, pour une visite de deux jours. Cette 21ème rencontre entre Xi Jinping et Poutine, le dirigeant du pays le plus peuplé et celui du pays le plus vaste, est « l’événement de l’année », selon l’agence de presse Xinhua, qui évoque « le niveau sans précédent de confiance mutuelle entre les deux pays. » Le chercheur Chen Yurong, cité par Xinhua, affirme que « la relation de coopération rapprochée et d’amitié personnelle entre les deux chefs d’État est devenu une ’locomotive’ dans le développement des relations bilatérales... » L’importance de cette rencontre tient au fait que la relation sino-russe est mûre pour réaliser l’intégration de l’Union Économique Eurasiatique (UEEA) et des Nouvelles Routes de la soie. Pour l’heure, c’est l’Europe occidentale qui manque à ce grand projet d’intégration du continent eurasiatique à travers le développement des infrastructures et la coopération économique. Sera-t-elle au rendez-vous de ce grand dessein ? S’adressant à la presse russe, Xi Jinping a aussi insisté sur l’importance de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme, la nécessité de « déraciner le terrorisme » par une politique de développement à long terme, et a mis en garde les pays – en référence implicite aux États-Unis et à leurs alliés occidentaux – qui utilisent la lutte contre le terrorisme dans des objectifs géopolitiques, pratiquant ainsi un « double jeu ». Jour d’indépendance américaine Face aux nouvelles tensions internationales – dimanche, avec le destroyer USS Stethem pénétrant les eaux territoriales chinoises en mer de Chine méridionale, et aujourd’hui avec le nouveau tir de missile balistique par la Corée du nord – la coopération entre les États-Unis, la Russie et la Chine, est plus que jamais la clé pour sortir de la crise de civilisation que nous traversons. Nous ne pouvons que souhaiter que ce jour de la fête de l’indépendance des États-Unis voit renaître l’Amérique de Lincoln, de Franklin Roosevelt, de Kennedy et de Martin Luther King, pour qu’une bonne fois pour toutes elle se libère des forces impérialistes qui l’ont détournée et pervertie. Et cela doit également avoir un sens pour nous autres Français, puisque notre pays s’était alors battu au côté des Américains dans leur guerre d’indépendance contre l’empire esclavagiste britannique, pour cette idée qui a ensuite été gravée dans la Déclaration d’indépendance américaine : « tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par leur Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. » |