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Les relations sino-américaines, première victime des élections américaines

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À trois semaines des élections de mi-mandat, qui doivent se tenir le 6 novembre pour réélire l’ensemble de la Chambre des députés ainsi qu’un tiers du Sénat, l’hystérisation de la campagne se fait chaque jour plus grande.

Le « débat » est polarisé entre les anti ou les pro Trump d’un côté, et sur la paranoïa anti-chinoise et anti-russe de l’autre, tandis que les problèmes de pauvreté, d’emploi, et de santé publique dont souffrent des millions d’Américains sont littéralement reléguées au second plan. Bref, les États-Unis au bord de l’abîme.

Le 9 octobre, en véritable agente provocatrice d’un empire anglo-américain cherchant désespérément à reprendre en main la présidence américaine, Hillary Clinton a ouvertement cautionné les violences faites contre les députés républicains autour de l’affaire du juge Kavanaugh, en affirmant qu’il n’y avait aucune raison de se comporter de manière civile avec « un parti politique qui cherche à détruire ce que nous défendons et qui nous est cher ».

« C’est un encouragement dangereux aux mauvais comportements », écrit l’hebdomadaire néo-conservateur Weekly Standard, qui qualifie les déclarations de Clinton d’ « acte de sédition rhétorique ». De son côté, le sénateur républicain Rand Paul a prévenu que cette attitude des Démocrates risquait de conduire à un assassinat. « Quand [le sénateur démocrate] Cory Booker dit aux gens ‘de leur mettre sur la figure’, il pense peut-être que ce ne sont que des mots, a-t-il déclaré dans une radio du Kentucky. Mais il ne se rend pas compte que sur 1000 personnes, il peut s’en trouver une suffisamment instable pour le faire réellement ».

Double discours vis-à-vis de la Chine ?

Le 4 octobre, c’est-à-dire quelques jours avant le discours d’Hillary, le vice-président américain Mike Pence a prononcé au Hudson Institute une diatribe on ne peut plus violente contre la Chine, l’accusant de réprimer les minorités religieuses, de pratiquer une surveillance de masse (sic), d’utiliser la « diplomatie de la dette » (affirmation pourtant largement réfutée) et d’interférer dans les élections américaines. Ce discours a été très mal pris par les dirigeants et les médias chinois, qui se demandent si l’administration Trump ne se dirige pas vers une attitude totalement hostile envers la Chine. Pourtant, lorsque le secrétaire d’État Mike Pompeo est arrivé quelques jours plus tard à Beijing, il a réitéré la volonté des États-Unis d’établir de bonnes relations entre les deux pays, dans le respect de la politique « une seule Chine », affirmant qu’ils ne tenteront pas de stopper son émergence.

Les élites chinoises sont très conscientes que deux politiques diamétralement opposées sont en lutte à l’intérieur de l’administration américaine. Le Global Times, quotidien très proche du pouvoir chinois, a justement accordé le 7 octobre une tribune très intéressante à Clifford Kiracofe, un analyste américain, ancien employé du Comité du Sénat sur les Relations étrangères. « Au lieu d’élaborer une politique étrangère s’accordant aux réalités du monde multipolaire émergeant, les élites de Washington persistent dans une mentalité de guerre froide et de jeu à somme nulle, écrit Kiracofe. Le discours de Mike Pence démontre combien les élites américaines sont incapables d’apprendre les leçons de l’histoire ».

Lorsqu’il est arrivé à la Maison-Blanche, devant composer au milieu des réseaux de pouvoir établis, Trump les a laissé nommer la quasi intégralité des membres de l’administration. Et, comme le souligne Kiracofe, « il n’a jamais vraiment pu prendre le contrôle managérial de son administration et de la branche politique ». Ainsi, le résultat des élections du 6 novembre seront déterminants pour savoir de quel côté penchera la balance. Si Trump essuie une défaite, les milieux néoconservateurs représentés par Mike Pence et John Bolton dans l’administration, et par Hillary à l’extérieur, seront renforcés, laissant présager le pire.

La campagne catalysatrice de Kesha Rogers

Nos amis du Comité d’action politique de LaRouche (LPAC), du nom de l’économiste et homme politique américain, sont mobilisés sur le front pour empêcher ce dénouement tragique, en particulier au travers des campagnes indépendantes de Kesha Rogers, dans le Texas, et de Ron Wieczorek, dans le South Dakota, pour la Chambre des représentants.

Kesha Rogers a déjà remporté par deux fois les primaires démocrates, en 2012 pour la Chambre et en 2014 pour le Sénat. Elle se présente cette fois-ci en tant qu’indépendante et se trouve face, en l’absence de candidat républicain, à Al Green, le député démocrate sortant, qui fait campagne pour la destitution de Trump. Kesha défend un programme visant à « en finir avec la destruction économique et culturelle causée par le système de pillage des spéculateurs de Wall Street qui a plongé des millions d’Américains dans la pauvreté, le désespoir et les drogues ».

Sa campagne et celle de Ron Wieczorek ont pour but de jouer un rôle de catalyseur dans l’ensemble du pays, avec pour objectif de déjouer la tentative de coup d’État contre la présidence, de rétablir la souveraineté économique des États-Unis, et d’ouvrir la voie pour établir des partenariats avec la Chine et la Russie dans le cadre de l’Initiative une ceinture, une route (ICR, autrement dit les Nouvelles routes de la soie). Ils défendent les quatre principes cardinaux de LaRouche pour une sortie de crise : le Glass-Steagall Act (séparation bancaire), la banque nationale, le crédit productif public pour des emplois qualifiés, et l’énergie de fusion pour renouer avec une économie basée sur les technologies du futur à haute densité énergétique.

Plusieurs personnalités ont apporté leur soutien à la campagne de Kesha, comme Roger Stone, conseiller en stratégie politique dans le parti républicain et ami de longue date de Donald Trump, Richard Black, sénateur de l’État de Virginie, Bob Thomson, ancien haut responsable de la NASA ou encore Jacques Cheminade, ancien candidat à l’élection présidentielle française.

« Que Kesha ait cette fois-ci choisi de se présenter en tant qu’indépendante montre de manière significative que, en rejetant le Parti démocrate, elle reconnaît que le ’système des partis’ a été remplacé par un duopole, où les deux partis sont dominés par les néocons et les néolibéraux, qui n’ont plus aucune loyauté envers le peuple américain », écrit le politologue Roger Stone dans son message de soutien.

De son côté, Jacques Cheminade affirme que la campagne de Kesha dépasse largement le cadre du 9e district du Texas, et qu’elle revête « une importance pour les États-Unis ainsi que pour notre destinée à tous. (…) Elle incarne la tradition en même temps de Lincoln et de Roosevelt, par-delà ce qu’en France Charles de Gaulle avait l’habitude d’appeler ‘le régime des partis’. (…) De plus, sa candidature sera le meilleur moyen d’en finir avec le régime de la City de Londres et de Wall Street et de libérer le monde de la dictature financière et du piège impérialiste ».