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États-Unis, Chine, Russie : ensemble pour un nouvel ordre mondial ?

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S&P—Les développements survenus autour du G20 reflètent l’extraordinaire potentiel du monde en devenir, que trop peu ici – et en général en Occident – perçoivent et comprennent. L’alliance des quatre grandes puissances – États-Unis, Chine, Russie et Inde – à laquelle l’économiste et homme politique américain Lyndon LaRouche avait appelé de ses vœux en 2009, apparaît de moins en moins comme une douce utopie. Ce nouveau paradigme de coopération entre nations est là, en gestation, et il échappe de plus en plus aux milieux dominants de la mondialisation financière.

La rencontre entre Donald Trump et Kim Jong-un, dimanche 30 juin, en est emblématique. Pour la première fois en 66 ans, depuis la signature de l’Armistice coréenne, les dirigeants nord-coréen et américain se sont serrés la main sur la ligne de démarcation militaire, à Panmunjom. Électrisé par cet événement historique, à l’image de l’ensemble des populations des deux Corées, le président sud-coréen Moon Jae-in a assuré que « désormais la péninsule coréenne ne pourra plus jamais retourner aux hostilités des années passées », ajoutant : « c’est vraiment le commencement d’une nouvelle ère de paix ».

Trump : les USA ne peuvent plus être les gendarmes du monde

Au lendemain du G20 et de son déplacement en Corée, le président américain été interviewé sur Fox News par l’animateur Tucker Carlson, et les propos qu’il a tenus laissent penser qu’il a regagné les coudées franches vis-à-vis des faucons de son administration. Rappelons que Tucker Carlson est un fervent opposant à la politique de guerre des néoconservateurs, et qu’il a accompagné Trump à Panmunjom, pendant que John Bolton était relégué en Mongolie, comme nous l’avons vu dans notre chronique du 2 juillet.

Revenant sur la présence américaine en Afghanistan depuis 19 ans, Trump a affirmé qu’après tout ce temps, son pays n’est plus là-bas une force de libération mais une force de police, autrement dit d’occupation, et que cela doit prendre fin. « Nous voulons partir. Nous voulons partir de plusieurs endroits où nous nous trouvons. Nous ne devrions pas y être. Nous sommes devenus les gendarmes du monde », a-t-il déclaré.

« Regardez la Russie, a poursuivi le président. Elle ne fait pas la police dans le monde. Elle dirige la Russie. Regardez la Chine. Elle ne fait pas la police. Ils n’ont pas des troupes partout. Ils ont certes des gens exploitant les minéraux dans les sols. Mais ils n’ont pas de troupes ».

Vers un nouvel ordre mondial

Autre signe des temps, le Dr Michael Ivanovitch, un économiste et consultant de New-York, dont CNBC a publié un article, le 1er juillet, estime « qu’au cours du dernier G20, à Osaka au Japon, Washington a démarré un processus avec la Russie et la Chine qui pourrait aboutir à la création d’un nouvel ordre mondial ». L’attitude plus conciliante de Trump à l’égard de ces deux pays, lors de ce Sommet, ferait partie aussi des calculs électoraux de l’actuel président qui « estime, à juste titre, que chercher une bagarre contre la Russie et la Chine représente une telle menace existentielle pour l’humanité que les Américains et le reste du monde ne le supporteraient pas. (...) Calmer le jeu avec deux pays que les Etats-Unis ont qualifié de concurrents stratégiques déterminés à affaiblir l’ordre mondial américain est donc une priorité – pour l’ici et maintenant (...), quitte à revoir tout cela après l’élection ».

Avec la Russie, dit-il, Trump chercherait à trouver ...suite