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Exporter le nucléaire civil en Afrique : la France en rêve, la Russie le fait

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S&P—Les nostalgiques des vieux empires coloniaux ou de leurs formes modernes peuvent pleurer : un an après le grand Sommet Chine-Afrique de Beijing, le Sommet Russie-Afrique, qui vient de se terminer à Sotchi, a démontré que le nouveau paradigme des BRICS et des Nouvelles Routes de la soie est définitivement une réalité.

Le premier Sommet Russie-Afrique s’est tenu les 23 et 24 octobre à Sotchi, en Russie. Co-présidé par le président Vladimir Poutine et par le président égyptien Al Sissi, qui dirige actuellement l’Union africaine, il a rassemblé l’intégralité des 54 États africains. 47 chefs d’État étaient présents – dont huit ont eu une rencontre bilatérale avec Poutine. Étaient également présents les dirigeants des huit principales organisations régionales africaines : l’Union africaine, la Banque africaine d’import-export et les groupes sous-régionaux du Sud de l’Afrique, des États ouest-africains, du Maghreb, de l’Afrique de l’Est, du Marché commun pour l’Afrique de l’Est et du Sud, et du groupe des cinq au Sahel.

Le thème global du Sommet était « Russie-Afrique : faire valoir le potentiel de coopération », et les discussions ont porté sur les domaines de la coopération politique, économique, humanitaire, culturelle, ainsi qu’en matière de sécurité.

Le nucléaire pour sortir le continent de l’obscurité

La volonté de nombreux pays africains de développer l’énergie nucléaire civile est emblématique du vent de progrès qui souffle sur le continent.

Aujourd’hui, les 48 pays d’Afrique subsaharienne produisent autant d’énergie qu’un seul pays européen comme l’Espagne. Seuls cinq pays africains ont un taux d’électrification atteignant les 100 %. Tous sont situés en Afrique du Nord : l’Algérie, l’Égypte, la Libye, le Maroc et la Tunisie. Viennent ensuite l’Afrique du Sud (85,4%), le Ghana (64%), le Sénégal (56,5%), la Côte d’Ivoire (55,8%) et le Nigeria (55,6%). Honte à nous, les pays de la Françafrique sont parmi les plus mal situés, avec 16 % d’accès à l’électricité pour le Niger (dont nous exploitons l’uranium), 9 % pour le Tchad, 14 % pour la République Centrafricaine, et 20 % pour le Burkina Faso, selon les données de la Banque mondiale.

Le 15 octobre dernier, Alexei Likhachyov, le directeur de l’agence nucléaire russe Rosatom, qui accompagné Poutine lors des rencontres bilatérales à Sotchi, déclarait :

Rosatom est actif depuis longtemps en Afrique. La création et le développement de l’industrie nucléaire sur le continent africain ne résoudront pas seulement le problème de la crise énergétique, mais modifieront également le niveau de vie, offrant un accès complet aux services de santé publique, augmentera le niveau d’éducation ainsi que la sécurité alimentaire. Nous constatons un grand intérêt de la part des pays africains pour créer de nouveaux liens pour un développement technologique plus approfondi. Par ailleurs, nous sommes prêts à examiner toutes les options possibles en matière de coopération sur le continent. Les projets nucléaires russo-africains vont avoir un grand avenir.

Huit pays africains ont déjà signé des accords avec Rosatom : le Soudan, le Kenya, l’Ouganda, le Nigeria, le Rwanda, la Zambie, le Zimbabwe et le Ghana ; la Côte d’Ivoire, l’Égypte, l’Éthiopie, le Niger, l’Afrique du Sud, la Tanzanie et la Tunisie.

Mise à part la Russie, deux pays sont en mesure de contribuer au développement énergétique de ...suite