Committee for the Republic of Canada
Comité pour la République du Canada
www.committeerepubliccanada.ca / www.comiterepubliquecanada.ca

 

Dossiers

COP21 : QUEL BILAN POUR L’AFRIQUE ?
Benjamin Deniston : « Des niveaux plus élevés de CO2 dans l’atmosphère constituent probablement un bénéfice net pour la planète »

21 décembre 2015

Interview par Célestin Ngoa Balla journaliste de l’hebdomadaire camerounais Journal Intégration à New York.

Membre de l’équipe scientifique de LaRouchePAC, il jette un regard froid sur la COP 21 qui vient de se tenir à Paris‐ France.

Comment avez-vous apprécié globalement le déroulement des travaux de la COP21 qui vient de s’achever à Paris ?

A de nombreux égards, la conférence COP21 a été un échec, et c’est une excellente chose. Ils ne se sont pas entendus sur un accord juridiquement contraignant, ce qui signifie que les nations gardent le pouvoir de choisir volontairement si elles se conformeront ou non aux différents accords. C’est important parce que les changements climatiques récents et ceux qu’on peut entrevoir dans un futur proche sont des phénomènes naturels, et ils ne constituent en rien une menace réelle. Pour ce qui est des émissions de CO2, l’impact humain sur les changements climatiques est négligeable. Par conséquent, les nations ne devraient pas être juridiquement contraintes à un accord basé sur des preuves frauduleuses du contraire. Plus important encore, forcer des réductions considérables des émissions de CO2 serait dévastateur pour les milliards de gens sur la planète qui manquent désespérément d’énergie.

Une grande partie de l’opposition à ces plans pour réduire le CO2 est venue des soi-disant nations en voie de développement : l’Inde, en particulier, a joué un rôle exemplaire. Il s’agit de la même opposition qui avait défait la dernière grande initiative visant à obtenir un accord juridiquement contraignant (à Copenhague en 2009 ; la COP15). Comme le premier ministre Indien Narendra Modi l’a dit récemment, la priorité de l’Inde est d’éliminer la pauvreté et de poursuivre son développement économique, et lui et ses alliés refusent de céder sur cette question, et c’est très important.

A mon avis, les nations opposées à un tel accord n’ont pas été assez loin, car elles n’ont pas contesté directement l’imposture de la campagne de peur à propos des soi-disant changements climatiques anthropogéniques, néanmoins ce qu’elles ont fait est très important.

Après la lecture des résolutions adoptées au cours de ce rendez-vous, doit-on persister à croire qu’il y a un agenda cache derrière le discours sur le changement climatique ? Au fait, pourquoi existe-t-il des voix discordantes comme cela était déjà le cas avant l’ouverture de la COP21 ?

Je ne pense pas que ce soit un agenda caché. Il y a un agenda limpide, celui de réduire la population mondiale à un ou deux milliards d’individus. Les principaux membres de la famille royale britannique sont parmi les partisans les plus actifs de cet agenda. Depuis 50 ans, ils ont, en collaboration avec leurs associés, très ouvertement soutenu que la population humaine avait dépassé de loin la « capacité d’accueil » de la planète, et que, donc, la croissance économique devait être arrêtée, le développement devait être inversé, et la population mondiale devait être réduite. C’est une politique impériale, néocoloniale. Cet agenda génocidaire est la motivation derrière la campagne de peur menée autour du changement climatique anthropogénique. Pour plus d’informations à ce sujet, vous pouvez consulter un rapport qui vient d’être publié, auquel j’ai contribué avec des associés de l’Executive Intelligence Review, « Global Warning Scare is Population Reduction, Not Science » (la campagne de peur du réchauffement climatique n’a rien à voir avec la science, c’est une politique de réduction de population). Ce rapport a eu l’effet d’une bombe et devrait être lu par toute personne intéressée à cette question.

Cet agenda est celui de l’Empire britannique et il est défendu par ses alliés, comme le Président Obama. Souvenez-vous qu’Obama a dit lors d’une réunion de jeunes en Afrique du Sud en juin 2013, « au bout du compte, si on pense à toute cette jeunesse dont on parle ici en Afrique, et si les standards de vie de chacun étaient élevés au point où chacun ait une automobile, une climatisation, et une grande maison, alors la planète se mettrait à bouillir ». C’est là une politique dégoûtante à imposer au monde.

Pour ce qui est de la deuxième partie de votre question, je pense qu’il y a plus d’une raison qui explique pourquoi nous voyons un nombre croissant de voix discordantes. Certaines personnes sont au courant de cette politique malfaisante de dépeuplement massif. D’autres réalisent que limiter les émissions de CO2 va avoir des effets dévastateurs sur l’économie. Et d’autres réagissent à la piètre qualité scientifique des arguments présentés en faveur de la thèse frauduleuse d’une crise du changement climatique provoquée par l’homme. D’après les mesures effectuées par satellites il n’y a pas eu d’augmentation de la température moyenne de la planète depuis près de 20 ans. Il n’y a pas non plus d’accélération dans le présent processus naturel très lent d’une hausse du niveau des océans. Pas plus qu’il n’y a une augmentation de conditions météorologiques extrêmes à l’échelle planétaire. Les gens réalisent que ces faits contredisent les allégations d’une crise du changement climatique causée par l’homme et ils commencent à se faire entendre.

Et s’il vous était demandé une analyse et une appréciation du discours des dirigeants africains qui se sont succédé sur la tribune de la COP 21 ?

Je n’ai pas observé chaque élément de la conférence COP21, et il est donc possible que j’aie manqué des déclarations importantes. Mais ce que j’ai vu en général, c’est un effort pour garantir que les nations africaines et les autres nations en voie de développement reçoivent un soutien financier et d’autres types d’aide des nations développées pour les aider à répondre à la soi-disant crise climatique. Je pense que c’est un compromis malheureux. Il se peut qu’il y ait eu d’autres actions dont je n’ai pas eu connaissance, mais je n’ai vu aucune nation protester sur les choses fondamentales.

Curieusement, l’on n’a pas entendu les africains se revendiquer de la doctrine du philosophe Cheick Anta Diop qui recommande aux pays africains d’exploiter les richesses de leur sol pour déclencher un developpement qui les mettra au même niveau que les nations qui les oppriment a travers la néo-colonisation et, après l’esclave et la colonisation. Comment expliquer cette attitude des africains ?

Je ne pense pas être qualifié pour offrir une explication spécifique de leur attitude dans ce cas particulier. Ce que je peux dire c’est que nous avons encore affaire à un système impérialiste mondial qui exerce une pression extraordinaire sur les nations et leurs dirigeants. Au début des années 90, Lyndon H. LaRouche demanda qu’on fît un rapport pour démasquer et fustiger la structure moderne de l’Empire britannique, y compris les crimes néocoloniaux en cours en Afrique, et ce rapport fut publié sous le titre de « The Coming Fall of the House of Windsor » (La fin imminente de la famille Windsor). Aujourd’hui, 20 ans plus tard, quelques modifications mineures mériteraient d’être apportées, mais ce qui a été décrit alors comme étant la structure moderne de l’Empire Britannique continue d’exister comme une force maléfique sur cette planète, oeuvrant à contrôler les nations en Afrique et ailleurs.

Heureusement, il y a une nouvelle orientation mondiale qui est en train d’émerger autour du leadership de la Chine, de la Russie et d’autres nations qui leur sont alliés. Le projet de Nouvelle Route de la soie entrepris par la Chine et les diverses initiatives pour le développement lancées par les BRICS et leurs alliés, sont en train de créer une rupture révolutionnaire avec le système britannique, en recherchant énergiquement le type de développement économique et de progrès qui, depuis plusieurs générations a été refusé à la plus grande partie de la planète. Ceci est en train de créer le potentiel pour une nouvelle orientation mondiale qui puisse garantir et soutenir le développement souverain des nations d’Afrique et d’ailleurs.

Selon vous que gagne et que perd l’Afrique au sortir de ce rendez-vous ?

En termes de choses particulières, cela dépend de ce que les nations africaines et les autres vont décider de faire ou de ne pas faire. Puisqu’il n’y a pas eu d’accord juridiquement contraignant à Paris, c’est aux nations de décider ce qu’elles vont faire à ce propos.

Plus généralement, je dirais que le fait même que cette conférence sur le climat ait eu lieu est quelque chose qui constitue un tort pour l’Afrique et pour le monde. Dans les semaines précédant la conférence, la présidente de l’Institut Schiller internationale, Helga Zepp-LaRouche, avait demandé que l’ensemble de la conférence soit réorientée de manière à se concentrer sur les questions pressantes et très sérieuses de la crise des réfugiés et de la résurgence du terrorisme. Alors que la vie de millions de réfugiés est menacée par l’arrivée du froid hivernal, les participants de COP21 se sont réunis pour discuter de la peur d’un futur climatique hypothétique qui n’a aucune base scientifique. C’est absolument honteux.

En marge du COP21, on a vu le président français tenir une réunion exclusivement avec des dirigeants africains. Ceci peut-il donner raison à ceux qui disent que la COP21 n’était qu’un rendez-vous politique et stratégique pour certaines puissances de se partager le reste du monde comme ce fut à Berlin , il y a presque deux siècles ?

Je ne connais aucun plan spécifique de ce genre, mais cela ne m’étonnerait pas que certaines personnes aient été impliquées dans des discussions de ce type. Ce que je peux dire, c’est qu’il y a une réelle divergence dans le monde, entre le système transatlantique de Wall Street et Londres et celui des BRICS et de leurs alliés.

Pour certains observateurs, les multinationales sont véritablement ceux à qui profite le COP21. C’est aussi votre avis ?

Je pense qu’il y a quelque vérité dans cela, mais je pense que cela nous ramène à la faction de la famille royale britannique et à ses alliés, et à leur agenda pour dépeupler la planète. Dans le rapport que j’ai cité un peu plus haut, The coming fall of the House of Windsor, EIR montre que plusieurs sociétés et cartels internationaux sont des éléments qui font partie intégrante du système de l’Empire Britannique. Des sociétés comme Unilever, Royal Dutch Shell, etc. sont incroyablement actives dans la campagne de terreur sur les émissions de carbone.

Un autre aspect important est le côté bancaire et financier. Une partie du plan est de créer de nouveaux marchés financiers pour vendre, échanger et spéculer sur les droits d’émettre du CO2. Cela créerait une nouvelle bulle financière et intégrerait les grandes banques mondiales dans l’ensemble du programme.

Au point où nous en sommes, est-il possible de bâtir un autre monde sans se soucier de la menace climatique ? Et comment s’y prendre ?

La plus grande partie des changements climatiques récents et de ceux auxquels on peut s’attendre dans un futur proche est naturelle. A l’échelle décennale, les principaux facteurs sont les changements cycliques dans les océans et dans l’activité solaire ; Pour ce qui est des échelles plus longues, il y a les changements de l’orbite de la Terre autour du soleil ; et sur le très long terme, les mouvements du système solaire à travers la galaxie contrôlent les changements du climat terrestre. Les variations dans les niveaux de CO2 ne semblent jouer qu’un rôle mineur, et les émissions humaines n’ont pas eu et n’auront pas un effet significatif sur le système climatique. Il faut ajouter toutefois que des mesures par satellites indiquent présentement que la planète est en train de devenir plus verte, c’est-à-dire que la végétation a gagné en importance ces dernières décennies, en raison, en grande partie, d’une augmentation de la concentration de CO2 créée par l’activité humaine. Donc des niveaux plus élevés de CO2 dans l’atmosphère constituent probablement un bénéfice net pour la planète.

Mais la question la plus fondamentale est la nécessité d’accroître la production et la consommation d’énergie pour l’ensemble de l’économie mondiale. Dans sa conception de l’économie en tant que science physique, Lyndon LaRouche a développé l’utilisation d’une mesure de la densité du flux énergétique pour mesurer le progrès économique. L’énergie totale utilisée par tête et par superficie d’une économie définit certaines conditions-frontières pour le potentiel de cette économie. Le bois et les autres biomasses peuvent fournir de l’énergie pour une économie primitive, mais, pour passer à l’étape suivante, il faut passer à ce qu’on appelle les combustibles fossiles. La densité d’énergie supérieure du charbon, du pétrole et du gaz naturel permet d’atteindre les niveaux supérieurs de densité de flux énergétique qui permettent à la nation d’avoir une économie industrialisée. Cependant, aujourd’hui nous devons penser en termes du prochain bond, vers l’énergie du noyau atomique. Les réactions de fission et de fusion génèrent un million de fois plus d’énergie par poids de combustible, et, en plus, elles ouvrent à l’humanité des nouveaux domaines de la science et de la chimie physique.

Et nous ne devons pas arrêter là non plus.

L’être humain est une espèce unique sur Terre, qui se distingue par son pouvoir de créer. L’état naturel de l’humanité est le progrès continuel, des sauts créateurs continuels menant à des niveaux de plus en plus élevés de société, nourris par la créativité artistique et scientifique qui est unique à l’humanité.

Nous devons bâtir un nouveau monde, un monde qui soit basé sur la forme la plus haute de loi naturelle : le droit intrinsèque de tout individu humain d’avoir l’opportunité de participer à un processus où la société est élevée à un niveau d’existence qualitativement supérieure. La croissance sans interruption est un droit qui ne
doit plus jamais être refusé. Le progrès sans fin est une nécessité qui ne doit plus jamais être réprimée. C’est seulement alors que nous pourrons, en tant qu’humanité, atteindre notre plein potentiel.