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Syrie, Iran, bouclier anti-missile : La Russie demande à ses partenaires de réfléchir sur le long terme

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(Nouvelle Solidarité) – Alors que la politique de changement de régime menée par Obama en Syrie nous fait risquer un affrontement nucléaire avec la Chine et la Russie, le président Vladimir Poutine, dans une entrevue télédiffusée le 5 septembre par Russia Today , a rejeté tout changement de politique de son pays à l’égard de la Syrie, et demandé aux autres pays impliqués dans ce conflit de ne pas céder à des objectifs politiques à court terme.

«  Pour quoi la Russie serait-elle la seule à devoir réévaluer sa politique à l’égard de la Syrie ? », a-t-il demandé avant de poursuivre : « Les autres parties prenant part aux négociations ne devraient-elles pas faire de même ? Car si nous revenons sur les événements des quelques dernières années, nous verrons que très peu d’initiatives de la part de ces parties n’ont pas donné les résultats escomptés. »

Citant l’exemple de l’Afghanistan (et implicitement du Pakistan), Poutine a fait remarquer que les pays qui cherchent à en retirer leurs troupes après une présence de plusieurs années sont obligés, tellement la situation est devenue instable dans la région, de chercher des routes de sortie à travers la fédération russe, et de demander l’assistance logistique de cette dernière.

Il a demandé la fin des expéditions d’armes dans la zone de guerre syrienne, et rappelé que la politique de Thatcher et de Bush au milieu des années 80, qui consistait à soutenir les rebelles en Afghanistan, a débouché après une période d’incubation sur la naissance d’Al Qaïda. Il a ironisé en disant qu’on pourrait tout aussi bien libérer les prisonniers de Gantanamo, les armer et les envoyer directement en Syrie pour aider les activistes d’Al Qaïda qui s’y trouvent déjà, avant de remarquer que ce type de politique a toujours des conséquences néfastes sur le long terme.

Pour ce qui concerne le bouclier antimissile américain en Europe, le Président russe a également insisté sur les conséquences à long terme, que peu de dirigeants [occidentaux] semblent capables de prendre en compte aujourd’hui.

Non seulement ce système vient-il renverser l’équilibre stratégique global, une chose dangereuse en soi, mais il a donné l’exemple du candidat républicain à la présidence américaine Mitt Romney, qui a qualifié la Russie « d’ennemi stratégique numéro un » des Etats-Unis, pour montrer que ceux qui affirment que ce bouclier vise l’Iran et non pas la Russie ne savent pas de quoi ils parlent. : « Lorsqu’on parle de ce système de défense antimissile, nos partenaires américains nous disent continuellement ’ceci n’est pas dirigé contre vous’, mais qu’arriverait-il si M. Romney était élu président des Etats-Unis ? Dans ce cas, le système sera définitivement dirigé contre la Russie, puisqu’il semble être configuré exactement dans cet objectif. Il faut donc penser à son caractère stratégique, il n’est pas construit pour durer un an ou une seule décennie, et les chances de voir quelqu’un ayant les vues de Romney arriver au pouvoir sont assez élevées. Que devrons-nous faire alors pour assurer notre sécurité ? »

Soulignons dans ce contexte de défiance grandissante entre la Russie et les Etats-Unis que le Mouvement anti-globaliste russe a publié un message soulignant le 90ème anniversaire de l’homme politique et économiste américain Lyndon LaRouche, le 8 septembre. Les rédacteurs du site anti-glob.ru font remarquer que l’économiste américain a non seulement prévu la crise économique globale actuelle avant tout le monde, il y a trente ans, mais qu’il leur a permis, en tant que patriote de son pays, de « voir les Etats-Unis en tant que pays doté d’une grande culture et d’une histoire d’une profonde signification, qui est aussi menacé par la globalisation que le sont tous les autres pays du monde ».