News / Brèves
Back to previous selection / Retour à la sélection précédente

Irlande
vers une union nationale contre la trahison financière ?

Printable version / Version imprimable

(Nouvelle Solidarité) – Le Premier ministre dicrédité Brian Cowen a du faire face à un vent de révolte lors de la première séance du Parlement irlandais qui se tenait hier à Dublin. En effet, ces derniers jours, la presse a révélé les relations privilégiées de celui qui vendu son peuple à l’austérité de la BCE et du FMI, avec le PDG de l’Anglo Irish Bank, alors même que le gouvernement décidait de la renflouer. En 2008, explique l’Irish Times de dimanche en citant l’ex-PDG, dans les mois qui ont précédé le renflouement d’AIB, Fitzpatrick et Cowen dinaient régulièrement ensemble et écumaient les parcours de golf.

Les trois partis de l’opposition parlementaire – Fine Gael, Labour et Sinn Fein – ont appelé à sa démission et la rumeur court que des députés de la majorité pourraient précipiter une motion de censure pour faire tomber Cowen. Cette situation pourrait bien aboutir à une élection générale anticipée que le gouvernement Cowen entend repousser jusqu’au printemps, alors qu’il avait promis il y a un mois de dissoudre son gouvernement début janvier.

Dans le même temps, les syndicats irlandais entendent entrer en campagne pour refuser en bloc l’austérité et les renflouement imposés par des intérêts extérieurs à la République irlandaise. Le week-end dernier, UNITE, le deuxième syndicat du pays, a appelé les travailleurs irlandais à porter leur voix sur tous les partis de gauche afin d’échapper à un gouvernement de compromis face au fascisme financier.

Dans [son communiqué >http://www.unitetheunion.org/regions/ireland/news_from_ireland/unite_calls_on_workers_to_vote.aspx], UNITE, appelle le Labour – le parti travailliste auquel il est affilié – à s’allier avec le Sinn Fein – le parti de l’indépendance –, le seul à refuser tout compromis avec les intérêts financiers de la City, du FMI et de la BCE. En effet, le Sinn Fein a clairement fait savoir la semaine dernièrequ’il n’accepterait aucune renégociation du Plan FMI-BCE et qu’en lieu et place, sa politique sera de laisser les banques faire faillite et renoncer à toute austérité. UNITE souligne que pour l’instant, les deux partis cumulent déjà 40% des intentions de vote (soit plus que l’alliance de droite Fianna Fail-Fine Gael) et qu’ils pourraient former un gouvernement avec l’appui des indépendants et des minoritaires de gauche. UNITE lance son appel alors que le Labour (socialiste) a pourtant fait savoir qu’il refuserait toute alliance avec le Sinn Fein, considéré comme trop extrémiste. Mais le syndicat met en garde le Labour et les irlandais : « Nous devons virer le Fianna Fail et tenir son demi-frère, le Fine Gael, hors du gouvernement. Un vote pour le Fine Gael est un vote pour que la politique du Fianna Fail se poursuive. Ils soutiendront des coupes massives dans les services publics, des privatisations, des suppressions de poste dans tous les secteurs et des coupes dans les systèmes sociaux. »

La ligne de fracture est donc claire : soit le compromis avec les forces d’occupation financières qui assassinent le pays, soit la mise en faillite de ces intérêts par un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.