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Copenhague : Annulons le sommet de la dépopulation !

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Après avoir sacrifié l’économie physique sur l’autel des marchés financiers, l’heure est venue pour les cartels financiers de Londres et Wall Street d’« adapter » la taille de la population mondiale à leur système en contraction. Tel est le véritable objectif du Sommet de Copenhague sur le Climat. Seule l’annulation brutale du Sommet peut envoyer un signal fort d’un retour à la raison.

I. Sommet de Copenhague : Les masques tombent

Le sommet de Copenhague sur le climat, qui se déroulera du 7 au 18 décembre, réunira plus de 70 chefs d’Etat, soit environ 70 fois plus que le sommet de l’ONU pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), qui s’est tenu mi-novembre à Rome afin de décider du sort du milliard d’individus sous-alimentés. A Copenhague aussi, on parlera de la population des pays pauvres, mais du point de vue des milliards d’êtres humains qui ne doivent pas naître si nous acceptons de vivre selon le dogme du « réchauffement climatique ». C’est en effet ce que le Fonds de l’ONU pour la population (UNFPA) vient de recommander, sous l’influence des lobbies anti-population anglo-américains (voir III.).

La route de Copenhague

La publication sur internet d’emails dérobés par des pirates informatiques sur les ordinateurs de l’Unité de recherche climatique (CRU) de l’Université d’East Anglia, lève le voile sur les méthodes qui ont conduit au « consensus » scientifique sur le réchauffement climatique. Mais surtout, ils exposent au grand jour la fraude organisée par l’appareil impérial britannique pour arriver à ses fins : faire accepter une réduction drastique de la population mondiale (voir II.). Comme l’expliquait Sir Julian Huxley, créateur du WWF, organisme sponsor du CRU, à la tribune de l’UNESCO en 1946, « une politique eugéniste radicale sera pendant de nombreuses années politiquement et psychologiquement impossible » mais l’on doit s’assurer que « le public soit informé des questions en jeu, de telle sorte que ce qui est impensable maintenant puisse au moins devenir pensable ». C’est ainsi que les thèses de la croissance zéro et de la bombe démographique furent lancées dans les années 1970, en même temps que le CRU. Aujourd’hui c’est le GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qui a repris le flambeau, forçant la science à prouver que seule une baisse des émissions de CO2, cette pauvre molécule qui n’a rien fait, à part nourrir les plantes, nous sauverait du grand cataclysme climatique prévu par leurs logiciels. On commence donc par vouloir réduire le carbone, comme à Kyoto en 1997, et puisque l’économie humaine est le principal producteur de CO2, on finit inévitablement par faire accepter l’idée que le courage politique et l’intérêt collectif imposent de contrôler la démographie : c’est Copenhague 2009.

Et la crise économique ?

L’effondrement de l’économie mondiale nous montre ce qu’est un monde avec moins de CO2 : la baisse de la production industrielle et de la consommation électrique mondiale depuis deux ans révèle une chute réelle des niveaux de vie et du potentiel démographique. Qu’en sera-t-il si l’accord de Copenhague contraint le monde à réduire de 50% les émissions mondiales de CO2 d’ici 2050 ? [*] Certains crieront à l’alternative de « l’économie verte », mais c’est déjà trop tard. Les experts ont établi qu’il serait moins coûteux d’empêcher un milliard de naissances que de construire 2 millions d’éoliennes. Et si l’on se soumet au dictat d’un contrôle démographique mondial, peut-on encore parler de développement économique ? Non. Il s’agit au mieux d’une stagnation économique organisée, nécessitant un gel technologique et un nivelage par le bas des niveaux de vie. C’est alors l’idée chère au conseiller scientifique de Barack Obama, John Holdren, de faire du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), sous l’égide duquel se tient le sommet de Copenhague, un « Régime planétaire pour la population, les ressources et l’environnement », qui pourrait s’occuper de « fixer l’optimum démographique du monde et de chaque région, et d’arbitrer la part de chaque pays dans les limites de sa région ».

Un tournant stratégique

Il ne faut pas sous-estimer l’origine et l’importance des emails subtilisés à l’Unité de recherche climatique (CRU) d’East Anglia. Comme l’a souligné l’économiste américain Lyndon LaRouche, les récents accords de développement technologique et infrastructurel à grande échelle, conclus entre la Russie et la Chine, obligent les intérêts monétaristes de Londres à réévaluer leur stratégie. Dans ces circonstances, certains cercles importants de l’establishment britannique pensent que l’opération Obama – renflouement du système, politique de rationnement des soins médicaux et soutien au plan CO2 – bat de l’aile. La publicité qu’ont reçue outre-Manche les révélations sur le CRU et le soutien dont bénéficie la campagne de Lord Monckton, l’un des principaux détracteurs de l’escroquerie climatique, ainsi que Lord Nigel Lawson of Blaby, montre que ces cercles de l’establishment britannique veulent une autre option que le génocide vert parrainé par le Prince Philip d’Édimbourg, premier président du WWF souhaitant se réincarner en « virus mortel » pour « résoudre » le problème de « surpopulation ». Si ces gens semblent plus raisonnables que d’autres, précise LaRouche, cela ne veut pas dire pour autant qu’ils soient prêts à défendre la civilisation. C’est donc à vous de le faire.

II. Le Climategate, un tournant stratégique

Le 17 novembre, des pirates informatiques ont publié sur le web 1073 emails dérobés dans les ordinateurs de la très respectée Climatic Research Unit (CRU) de l’Université d’East Anglia à Norwich, en Angleterre. Leur contenu est édifiant : ces scientifiques parmi les plus illustres ont tout bonnement triché pour obtenir des résultats conformes à leurs désirs. Ces révélations sont d’autant plus retentissantes que les travaux de cette unité de recherche servent de base au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) depuis sa création, en 1988.

Au cœur de la controverse se trouve le directeur du CRU, Phil Jones, déjà connu défavorablement pour avoir détruit ses propres données. Dans un email de 1999, il expliquait comment masquer la baisse des températures : « Je viens de finir d’utiliser l’astuce Nature de Mike [Mickael Mann, l’inventeur du fameux « graphique en crosse de hockey » repris dans le film de Al Gore - ndt], qui consiste à ajouter aux vraies températures de chaque série, depuis les vingt dernières années (depuis 1981) et depuis 1961, celles de Keith afin de masquer le déclin. »

Dans un autre email de 2003, Mickael Mann évoque des pressions contre un magazine scientifique pour que les vues adverses n’y paraissent plus : « Je pense qu’il va falloir cesser de considérer Climate Research comme une revue à comité de lecture légitime. Peut-être devrions-nous encourager nos collègues de la communauté de la recherche climatique à ne plus soumettre d’articles à ce journal, ni à en citer des articles. Nous devrions aussi penser à en parler à nos collègues plus raisonnables qui siègent au comité éditorial… »

Mann explique aussi comment masquer l’optimum médiéval pour obtenir une courbe historique des températures plus lisse et amplifier ainsi l’effet de hausse dans le présent : « Je pense que le fait d’utiliser une période de 2000 ans, plutôt que 1000, répond au problème précédemment soulevé par Peck par rapport au mémo. Ce serait bien pour tenter de "contenir" le soi-disant "OM" [Optimum médiéval – ndt]. »

De son côté, le statisticien Kevin Trenberth, qui a présidé aux travaux scientifiques du GIEC en 2001 et 2007, déplore : « Le fait est que nous ne savons pas expliquer l’absence actuelle de réchauffement et c’est ridicule. Les données du CERES publiées dans le supplément d’août BAMS 09 en 2008 montrent qu’il devrait y avoir encore plus de réchauffement : mais les données sont certainement fausses. Notre système d’observation est déficient. » Mieux vaut donc adapter les données au résultat souhaité.

Dans un email de 2008, Phil Jones demande à Mickael Mann et à d’autres d’effacer toute trace de leurs échanges, de peur que le pot aux roses n’ait été découvert : « Peux-tu effacer tous les emails que tu as échangés avec Keith re AR4 ? Keith fera pareil. Peux-tu également écrire à Gene et lui dire de faire de même ? On va demander à Caspar d’en faire autant. J’ai vu que le CA dit avoir découvert l’anomalie de 1945 dans le rapport Nature. »

Edifiant !

Créé en 1972, la même année où le Club de Rome publiait son fameux rapport anti-population Limites à la croissance, le CRU s’efforça d’établir l’historique des températures globales. Au milieu des années 1980, les travaux du CRU furent promus par le Premier ministre britannique Margaret Thatcher, à l’origine, en 1988, de la création du GIEC, dont les travaux s’appuient sur les données et modèles du CRU. Parmi ses sponsors, on trouve les institutions clés de l’Empire britannique comme British Petroleum, la Royal Society et le WWF, qui fut fondé par les princes pro-nazis Bernard des Pays-Bas et Philip d’Édimbourg, mari de la Reine d’Angleterre. L’OTAN, Greenpeace, la Commission européenne, le ministère américain de l’Energie, l’assureur Norwich Union, le Programme des Nations unies pour l’Environnement et divers ministères britanniques figurent également sur cette liste.

III. Pour l’ONU, c’est la natalité qui menace le climat

Le rapport annuel du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), paru le 18 novembre, vient de révéler au monde les véritables intentions de la grande peur du réchauffement climatique, lancée par l’Empire britannique à l’époque de Margaret Thatcher : réduire drastiquement la population mondiale. La ministre danoise du Développement s’est d’ailleurs empressée d’annoncer que son gouvernement souhaitait voir la limitation démographique figurer dans l’accord devant être conclu à Copenhague.

« Le PIB par habitant et la croissance démographique ont été les principaux moteurs de la hausse des émissions de carbone pendant les trois dernières décennies du XXe siècle », clame l’UNFPA, qui affirme que « les changements climatiques pourraient devenir beaucoup plus extrêmes – voire, peut-on penser, catastrophiques », à mesure que « la croissance démographique distance la capacité de la terre à opérer les ajustements nécessaires (…) Des modes viables de consommation et de production ne peuvent être atteints et maintenus que si la population mondiale ne dépasse pas un chiffre économiquement viable. » Malthus, es-tu là ?

« Dans une population donnée, chaque nouveau venu consommera des vivres et aura besoin d’un logement, et de manière générale, la plupart utiliseront des moyens de transport qui consomment de l’énergie, ainsi que du combustible pour chauffer leur maison, et auront accès à l’énergie électrique. » L’UNFPA propose donc de prendre les mesures nécessaires pour limiter le nombre de « nouveaux venus » afin que la population mondiale ne dépasse pas les 8 milliards d’individus en 2050, au lieu des 9 à 10 milliards escomptés. Leur principale recommandation est d’apprendre aux femmes des pays ravagés par la mondialisation financière à faire moins d’enfants…

Rien d’étonnant toutefois lorsque l’on regarde qui a présidé à la rédaction de ce rapport. Robert Engelman n’est pas un employé de l’ONU, mais le directeur du World Watch Institute fondé en 1974 par Lester Brown et grâce aux largesses de la fondation Rockefeller. Pur produit des élites financières anglo-américaines (Institut Aspen, Council on Foreign Relations), Lester Brown est un fanatique avoué du Révérend Thomas Malthus, celui qui promouvait les thèses anti-population de l’Empire britannique au XIXe siècle. A titre anecdotique, c’est Lester Brown qui fut « l’inspiration du Grenelle de l’environnement » (dixit Jean-Louis Borloo).

Pour vous donner une idée claire des thèses promues par ces individus, voyons l’extrait d’un article de Robert Engelman publié en juin dernier dans la (très sérieuse ?) revue Scientific American, alors qu’il travaillait aux conclusions du rapport de l’UNFPA :

« La croissance démographique de notre espèce depuis sa naissance en Afrique, il y a 200000 ans, a clairement contribué à cette crise. Si la population mondiale s’était stabilisée autour de 300 millions – un niveau que les démographes pensent être celui de la période de la naissance du Christ jusqu’à l’an mille, soit l’équivalent de la population actuelle des États-Unis – nous ne serions pas assez pour engendrer un déplacement des zones côtières, même si nous conduisions tous un Hummer. Au lieu de cela, nous avons continué à croître pour atteindre, selon les prévisions, 9,1 milliards d’ici la moitié du siècle. » Il s’agit donc de nous renvoyer au Moyen Age.

IV. Réchauffement climatique et bioéthique, des armes pour détruire la santé publique

Pour les malthusiens et autres eugénistes, une bonne politique de santé est un véritable cauchemar. En effet, c’est là où l’homme, en mettant à contribution la science et la technologie, augmente le potentiel démographique relatif de son espèce.

Aux États-Unis, Daniel Callahan est l’un des rares vétérans du mouvement malthusien et eugéniste. Il vient de publier un manifeste visant à convaincre l’administration Obama d’adopter une politique suicidaire et fasciste en mettant un terme au progrès médical pour tous. Callahan est le dirigeant et cofondateur du Hastings Center, centre de recherche en bioéthique situé à Garrison, dans l’Etat de New York. Au nombre des chercheurs de ce centre figure Ezekiel Emanuel, le conseiller le plus influent de Barack Obama dans le domaine de la santé et principal architecte de sa « réforme ».

Le PS tenté par l’euthanasie

Comme des poissons rouges inconscients de tourner en rond dans le bocal qu’on leur a imposé, nos députés débordent d’initiatives. Alors que Solidarité Progrès peine à trouver quelques parlementaires assez courageux pour exiger une commission d’enquête sur la crise financière (« Commission Pecora »), 188 députés, dont Laurent Fabius, Jean-Marc Ayrault et 129 autres socialistes, viennent de présenter un projet de loi pour relancer le débat sur l’euthanasie. Si la loi Leonetti autorise déjà, dans des conditions très encadrées, l’euthanasie passive, le nouveau texte vise à encadrer le geste actif administrant la mort. Dénonçant un prétendu droit de mourir « dans la dignité », Luc Ferry (dont nous ne partageons pas toujours les idées) affirme à juste titre que « l’idée même qu’un être humain puisse perdre sa valeur parce qu’il serait faible, malade ou vieux et, par la même, dans une situation de perte d’autonomie, me paraît à vrai dire intolérable sur le plan de l’éthique, à la limite des plus funestes doctrines des années trente ».

Le brûlot de Callahan, au titre révélateur, Mater la bête bien-aimée, comment les coûts des technologies médicales ruinent notre système de santé, prétend fournir un socle conceptuel à la « réforme » de la santé d’Obama.

Prétextant que « de toutes façons », seuls les citoyens américains les plus aisés auront accès à des soins de haut niveau, Callahan propose de mettre un terme aux progrès de la science et de la technologie et d’en finir avec le légendaire optimisme américain. En pratique, cette démarche transformera le système de santé américain en un vaste mouroir dont les médecins seront les capos.

Nous présentons ici de longues citations du livre de Callahan afin de laisser le lecteur juger :

« Nous avons une culture intoxiquée par l’idée de progrès illimité et d’innovation technologique qui en est un rejeton (…) C’est une valeur qui ne peut perdurer. Il doit y avoir des limites. La santé américaine est radicalement américaine : individualiste et scientifiquement ambitieuse (…) Je qualifie l’altération de ces valeurs au sein du système de santé, de révolution culturelle visant à découvrir et mettre en pratique un ensemble de nouvelles valeurs fondatrices.

« (…) Il est tout à fait remarquable que le réchauffement climatique soit finalement pris au sérieux aux États-Unis et qu’il existe, en même temps, une aspiration renouvelée en faveur d’une réforme de la santé. Dans les deux cas, il s’agit de changements fondamentaux de notre mode de vie. La quête de progrès et d’une prospérité toujours plus grande à l’époque industrielle est la source du réchauffement climatique et une motivation similaire provoque la crise des coûts du système de santé. Dans chaque cas, c’est la technologie qui occupe une place centrale. La question fondamentale est donc de savoir si nous sommes prêts à sacrifier quelques-uns des avantages actuels et futurs de la science et de la technologie.

« (…) Dans l’immédiat, on devrait se fixer pour but de réduire les soins intensifs de haut niveau, ceux qui coûtent chers et impliquent des technologies sophistiquées. Il s’agit également de décourager leur perfectionnement et leur développement.

« (…) L’emploi de l’imagerie médicale, de pair avec bien d’autres technologies, devrait décliner (…) Les techniques de prévention ne feront aucun bien sur le plan économique si nous continuons à découvrir des technologies intelligentes, capables de maintenir les gens en vie alors qu’inévitablement ils retombent malades. Cette approche permettra de réduire au minimum le besoin du rationnement direct de l’offre de soins. Elle se fera d’une façon bien meilleure en n’ayant pas d’emblée la technologie disponible…

« (…) La seule autorité capable de faire un travail efficace au niveau de l’évaluation de l’emploi des technologies, serait une agence du type de celle qui existe en Angleterre, le National Institute for Clinical Excellence (NICE)

« (…) Sur le papier, NICE ne fait que formuler des avis pour le National Health Service britannique, mais en réalité, ses recommandations sont appliquées dans la plupart des cas. Seule une émeute politique peut empêcher l’application de leurs directives. C’est pour disposer de ce type d’agence, à mon avis, que ça vaut réellement la peine de se battre.

« (…) La relation traditionnelle entre le patient et son médecin, une des valeurs de base de la médecine, peut devenir un obstacle à une bonne politique de santé. Elle est invoquée à tort et à travers par des médecins qui ne cherchent qu’à justifier des pratiques incompatibles avec une politique de maîtrise des dépenses.

« (…) Je crois que nous devons faire reculer l’idée d’innovation technologique. L’innovation sans limite et à grands frais doit être étouffée.

« (…) L’idée de devoir rationner les soins en fonction de l’âge pour aplanir la différence des dépenses entre générations fut écartée par la majorité des décideurs. J’ai été battu, mais pas éliminé du débat, pour avoir défendu cette position.

« (…) A une époque où tout est immédiatement sujet à politisation, il faut tout faire pour tenir le poison hors de la pièce (…) Aborder de tels sujets se fait d’autant plus facilement quand cela se passe en privé.

(…) Mal gérée, la maîtrise des dépenses peut dégénérer dans des attaques ad hominem. Le simple fait d’évoquer la nécessité de réduire les dépenses en technologies médicales coûteuses pour les personnes âgées suffit pour que l’on vous accuse d’euthanasie sociale ou de meurtre.

« (…) La gauche [liberals] est aussi réticente que les conservateurs pour parler du rationnement des soins et des limites (…) Ils ne sont pas à l’aise avec le langage des choix tragiques, un langage étranger à l’optimisme des Lumières.

« (…) Tout notre système de santé se fonde sur une potion de sorcière composée par la sacro-sainte autonomie de la relation entre le malade et son médecin (…) et la croyance que, parce que la vie est une valeur infinie, il est moralement abject d’y coller une étiquette de prix. »

Qui est Daniel Callahan ?

En 1952, l’American Eugenics Society, la branche américaine du mouvement eugéniste britannique, fusionne avec le Population Council que vient de créer la famille Rockefeller et s’installe dans ses bureaux. Rappelons au lecteur qu’avant la guerre, c’est la famille Rockefeller qui finança les travaux du célèbre chirurgien eugéniste Alexis Carrel, inventeur de la chambre à gaz roulante et partisan d’une aristocratie biologique.

En 1968, le Population Council accordera une bourse à Daniel Callahan « pour évaluer les questions éthiques du contrôle de population ». Avec cette bourse, Callahan met sur pied en 1969 le Hastings Center, tout en devenant conseiller en réduction démographique pour la famille Rockefeller et en continuant son travail au Population Council. En tant que président du Hastings Center, Callahan siègera au conseil d’administration de l’American Eugenics Society de 1987 jusqu’en 1993. Aujourd’hui, le Hastings Center présente évidemment ses travaux sur l’eugénisme et l’euthanasie sous l’étiquette moins contestée de « bioéthique ».

La bioéthique en action

Force est de constater que, faute d’une opposition moralement et intellectuellement à la hauteur des enjeux, ces conceptions « bioéthiques » finissent par contaminer non seulement les esprits, mais aussi les pratiques.

C’est ainsi que lors d’une téléconférence fin novembre, le Centers for Disease Control (CDC) américain recommanda de rationner l’usage des respirateurs artificiels pour les patients souffrant d’infections respiratoires graves liées à la grippe A(H1N1). Parmi les « spécialistes » figurait Norman Daniels, un professeur de Harvard et chercheur au Hastings Center de Callahan, auteur du livre Fixer les limites avec justesse : pouvons-nous apprendre le partage des ressources médicales ? Au cours du débat public qui s’ensuivit, Marcia Baker, une militante larouchiste, mit les pieds dans le plat en affirmant que bien que les urgentistes disposent d’une grille de priorités en cas de catastrophes naturelles, l’essentiel du combat consiste à se donner les moyens pour ne jamais se retrouver dans une situation où le triage s’impose. Adopter pour politique la sélection des malades ressemble « à ce qui se passe en Angleterre » et « a des accents hitlériens », affirma-t-elle en pleine téléconférence. En réalité, « en de nombreux endroits, on est confronté à une pénurie de lits ! » Bien qu’un haut responsable du CDC ait reconnu sa crainte comme parfaitement justifiée, d’autres n’ont guère apprécié la comparaison.

L’autre exemple scandaleux est l’affaire des mammographies. En parfaite harmonie avec le fascisme bioéthique, et sans attendre la réforme chère à Obama, le ministère de la Santé américain, par le biais de son Groupe de travail sur les soins préventifs (USPSTF), vient de recommander aux professionnels de santé et de l’assurance de ne plus procéder aux mammographies de dépistage pour les femmes âgées de 40 à 50 ans, sous prétexte que le taux de cancers du sein détectés dans cette tranche d’âge est trop faible !

Ce rapport, dont l’application provoquerait la mort de milliers de femmes, a été commissionné peu après l’investiture de Barack Obama, en prévision de l’adoption de sa réforme de la santé, prévue initialement pour le 1er octobre. Le Comité médical indépendant (IMAC) voulu par l’Administration afin de rationner les soins aurait alors pu appliquer directement ces recommandations.

Aujourd’hui, alors que le projet de loi est encore débattu au Congrès, la réforme Obama est à nouveau exposée sous son vrai jour avec une mesure digne des politiques de triage des patients lancée par Adolf Hitler en 1939. « Ce scandale des mammographies met en lumière l’essence même de la politique de santé de l’administration Obama. C’est pour cela que je l’avais affublé d’une petite moustache, et c’est pour cela que cette moustache reste là où elle est », persiste à dire Lyndon LaRouche.

Ce dossier a été préparé par Bertrand Buisson et Karel Vereycken.

Notes :

[*] Copenhague doit aussi être un grand moment pour tous les spéculateurs de la planète, tel le gérant de hedge-fund vert qu’est Al Gore, en redonnant un coup de fouet au marché mondial du carbone. L’un des objectifs revendiqués est, en effet, d’accroître sérieusement les objectifs de réduction de CO2 afin de gonfler le prix des droits d’émission qui circulent sur les marchés financiers et dont veut se gaver Al Gore.