News / Brèves
ARCTICA
Back to previous selection / Retour à la sélection précédente

Californie : une approche chinoise pour vaincre la sécheresse

Printable version / Version imprimable

Texte adapté d’une présentation orale faite le 1er avril par Ben Deniston, du Comité d’action politique de l’économiste américain Lyndon LaRouche, sur le site larouchePAC.com.

Dans les discussions avec l’équipe de jeunes du LPAC qui travaille sur les questions scientifiques, LaRouche a insisté sur le fait que la sécheresse en Californie ne pouvait être conçue que d’un point de vue plus global, et devait être contrastée aux immenses investissements consentis par la Chine tant dans l’infrastructure liée à l’eau que dans son ambitieux programme spatial.

Tout d’abord, pour ce qui concerne la situation en Californie, les médias internationaux ont fini par reconnaître la dimension catastrophique de la crise : bien que le gouverneur de l’Etat Jerry Brown ait déclaré l’état d’urgence depuis un an, la situation ne fait qu’empirer.

A l’heure actuelle, on estime que les réserves d’eau dans les réservoirs de certaines régions ne dépasseront pas un an. En certains endroits cependant, il n’y a déjà plus d’eau. Beaucoup d’agriculteurs sont déjà à sec. 200 000 hectares dépendant de l’irrigation n’ont pas été semés l’année dernière, et il s’agit des terres les plus fertiles de tout le pays. On estime que la surface de terres en jachères pourrait atteindre le double cette année. Le pourcentage d’eau mis à la disposition des agriculteurs par les programmes d’irrigation de l’Etat de Californie (Central Valley Project et California State Water Project) sera de 0 à 20 % dans certaines régions.

Ce qui choque surtout, c’est que les autorités, au lieu d’attaquer le problème à un niveau supérieur, se résignent à essayer de s’adapter. Et si cela ne donne aucun résultat, ils finissent par conseiller aux gens d’aller voir ailleurs : ainsi, on parle dans plusieurs cas de délocaliser certaines populations vers d’autres Etats, ce qui signifie que la Californie (un Etat de 38 millions d’habitants) ne serait plus en mesure de soutenir sa propre population.

Cette crise ne vient pas de nulle part. Lyndon LaRouche avait déjà, dès les années 70 et 80, rappelé que la Californie et l’Ouest des États-Unis auraient besoin dans un avenir pas si lointain de plus d’eau. Dans une brochure intitulée « Ne permettrez-vous pas à vos petits-enfants de boire de l’eau fraîche ? », le mouvement politique associé à LaRouche expliquait au cours des années 80 qu’il fallait penser au-delà de la simple gestion des ressources existantes.

Aujourd’hui, ces enfants et petits-enfants sont nés, et il n’ont pas de quoi se désaltérer, car les citoyens américains à l’époque n’avaient pas daigné écouter ce qu’avait à dire LaRouche.

Nous avons les solutions. Nous parlions récemment, comme à l’époque, de dessalement de l’eau par le nucléaire, ainsi que du projet de transfert d’eau du nord vers le sud du continent appelé NAWAPA (Nord American Water and Power Alliance).

Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Les spécialistes reconnaissaient déjà dans les années 1950 et 1960 que l’Ouest américain se dirigeait vers une crise majeure, que la région aurait besoin d’apports extérieurs en eau pour continuer à se développer et à croître. C’est dans ce contexte que fut conçu le projet NAWAPA, repris dans les années 1980 par le mouvement de LaRouche. Ainsi, les solutions ont été disponibles pendant plusieurs décennies, et la crise actuelle ne devrait surprendre personne.

Cependant, comme l’a récemment fait remarquer LaRouche, les États-Unis sont confrontés à une crise culturelle, et la crise de l’eau n’en est qu’une expression parmi d’autres. Les solutions existent, mais la culture dominante empêche de créer les conditions permettant de garantir un avenir pour tous. Il n’y a pas de volonté de se battre pour faire en sorte que le nécessaire soit fait. Les gens souffrent en raison de cette culture décadente.

Il est utile de comparer cette situation avec celle qui prévaut en Chine. Cette dernière s’est engagée, il y a une quinzaine d’années, dans un vaste projet de transfert d’eau du sud vers le nord, constitué de trois routes principales. Les routes orientale et centrale sont pratiquement terminées aujourd’hui. La route occidentale est encore dans sa phase de conception et de planification. Les deux premières permettront déjà de transférer 27 à 28 kilomètres cubes d’eau par an, une quantité d’eau significativement supérieure au débit du fleuve Colorado, par exemple.

Aux États-Unis et dans le Sud-ouest en particulier, les projets les plus importants dans l’acheminement de l’eau (le All-American Canal, l’Aqueduc du Colorado, le Projet Central Valley, le Projet d’eau de l’État de Californie, le Central Arizona) ont été commencés dans les années 20 et 30, et se sont poursuivis jusque dans les années 60. Après la fin des années 60, plus rien n’a été fait. Nous avons vécus sur les projets entrepris sous Roosevelt et Kennedy. LaRouche avait insisté pour dire, tout au long des années 70, 80 et 90 qu’il était nécessaire de développer l’infrastructure, afin de garantir la croissance.

Nous vivons dans une culture où la population a perdu le sens de ce que c’est pour l’humanité d’être une force créatrice, d’améliorer les conditions du pays, du territoire, de la biosphère, des planètes en général, et nous subissons aux Etats-Unis les conséquence d’une telle décadence.

Comprendre le cycle de l’eau

Comment cela s’applique-t-il à la question de l’eau ? L’eau n’est pas seulement quelque chose qu’on utilise et qu’on rejette. Celle que nous prélevons est intégrée à des cycles. L’État de Californie a ainsi eu pour tâche de gérer un cycle de l’eau. Il y a des précipitations, dont la neige sur la Sierra Nevada, et autour de la Californie. Il y a des précipitations dans le bassin du fleuve Colorado, qui alimentent le fleuve lui-même.

L’eau n’apparaît pas par magie, elle n’est pas nouvellement créée. Elle vient de l’océan, de l’évaporation puis des précipitations. Celle qui réussit à atteindre le continent est ensuite rejetée dans l’atmosphère par l’évaporation ou bien la transpiration des plantes, puis retombe sur les terres à nouveau. Une quantité à peu près équivalente s’écoule ensuite vers l’océan. Il s’agit de cycles, et la question à laquelle s’est trouvée confrontée l’humanité à travers son histoire, est de savoir comment gérer et améliorer ces cycles. C’est ce que nous avons fait, depuis les temps les plus reculés, en construisant des systèmes d’irrigation à partir de ruisseaux et de rivières. Nous avons pour ainsi dire donné un coup de pouce au Soleil, qui travaille très fort pour évaporer toute cette eau. La quantité d’énergie qu’il consacre à cette tâche est massive, mais seulement 10 % de l’eau évaporée depuis l’océan se rend jusqu’au continent. Il faut donc en prendre bien soin, n’est-ce pas ?

Lorsque cette eau arrive au-dessus des terres, il faut s’assurer que le plus grand nombre de plantes possible puissent en profiter, grâce à l’irrigation, et s’assurer également que les villes soient protégées contre les inondations périodiques. La Californie a géré un certain cycle de l’eau, mais nous avons atteint aujourd’hui un point limite, et la conséquence est la sécheresse que nous subissions.

Cette situation a amené récemment certains spécialistes à étudier de plus près l’histoire du climat californien, en examinant par exemple les anneaux de croissance des arbres, dont certains ont vécu plusieurs centaines sinon des milliers d’années. Chose surprenante, ils se sont aperçus que le climat du dernier siècle en Californie a été en fait une anomalie, pour deux raisons : la première est qu’il a été marqué par des précipitations beaucoup plus nombreuses que d’habitude, par rapport à la moyenne des deux derniers milliers d’années. Ainsi, toute la gestion de l’eau depuis 1900 jusqu’en 2000 s’est faite dans le cadre d’une période de surabondance, par rapport à la situation normale. Le deuxième point est que cette période a été beaucoup plus stable qu’à l’accoutumée. On a remarqué au contraire, au cours des deux milliers d’années, des fluctuations dramatiques.

Au cours du XIXe siècle par exemple, toute la Central Valley en Californie avait été inondée, et il s’agit d’une superficie énorme, parce qu’une rivière atmosphérique, si on peut décrire ainsi la situation, avait déversé des quantités inimaginables d’eau sur une période de quelques jours seulement.

Les changements climatiques peuvent donc surprendre certaines gens, en particulier ceux du GIEC, mais il n’en demeure pas moins que le climat change, avec ou sans nous ! La question qui se pose à l’humanité est de savoir comment elle peut améliorer les conditions qui prévalent sur le continent, en reconnaissant que ces cycles changes et fluctuent.

Le premier pas serait de passer à un système plus étendu. Si un système local ou régional ne suffit pas à fournir l’eau nécessaire à un certain niveau d’activité, il faut alors passer à l’échelle supérieure, sinon celle de tout un continent, pour voir s’il y a une solution.

Dans le cas de l’Amérique du Nord, il semble bien que ce soit le cas. Le niveau de précipitations au nord de la côte pacifique est en moyenne beaucoup plus élevé, en particulier en Alaska, dans les Territoires du Yukon et en Colombie britannique. Ces régions reçoivent d’énormes quantités d’eau qui, malheureusement, se déversent tout de suite vers l’océan après être tombées sur le flanc occidental des montagnes et sur la côte. (Pensez à ces pauvres molécules de H2O qui ont mis peut-être des milliers d’années avant de pouvoir s’évaporer, et qui se voient renvoyées vers l’océan après un court séjour de deux semaines à peine sur le continent !)

D’ailleurs, à ce sujet, il est utile de préciser qu’il ne s’agit pas de voler de l’eau stockée dans un vaste lac ou réservoir situé quelque part au Canada, de voler de l’eau au Canada, comme certains le prétendent, mais de prélever de l’eau au passage avant que n’elle s’écoule vers la mer, et lui donner l’opportunité d’accomplir un travail utile pour la vie du continent dans son ensemble.

L’objectif de NAWAPA est en réalité d’élargir ce cycle de l’eau, de le gérer à une échelle supérieure, d’accroître sa productivité. Cette crise nous amène à développer une conception plus élevée, plus appropriée, de ce qu’est le cycle de l’eau dans son ensemble.

Le facteur cosmique ou galactique

Ici, il est nécessaire de passer à une échelle encore plus élevée, et de prendre conscience du fait que le cycle de l’eau répond à des processus qui sont de nature cosmiques. Je ne crois pas que personne oserait nier que le soleil joue un rôle prédominant dans le climat mondial et sur le cycle hydrologique. Le principal moteur de tout le processus des précipitations est bien entendu l’activité solaire. Ainsi, cela ne vient pas de la Terre, il s’agit d’un processus cosmique.

Il est utile de mentionner ici, sans entrer dans les détails, que l’activité solaire n’est pas constante, et qu’il est nécessaire d’examiner cette question de manière plus approfondie avant d’avancer des thèses comme celles défendues par le GIEC et l’oligarchie britannique, qui peuvent conduire au génocide. Ceux-ci cherchent à supprimer tout ce qui peut confirmer le rôle du soleil dans le climat, pour imposer l’idée que le climat ne change pas de lui-même, que seul l’homme en est responsable.

JPEG

Le Dr Nir Shaviv

Mettons de côté les sautes d’humeur du soleil, et considérons la question d’un point de vue encore plus élevé, à l’échelle de la galaxie. Nous prenons ici en référence les récents travaux d’un scientifique israélo-américain, le Dr Nir Shaviv, qui avait montré il y a dix ans que le déplacement du système solaire à travers la galaxie, et notamment ses bras spiraux, pouvait être à l’origine des grandes glaciations et autres épisodes de ce genre. Il ne s’agit pas d’un processus terrestre, ni même d’un processus terrestre/solaire, mais de ce que nous pourrions appeler un processus terrestre/solaire/galactique.

Nous savons également depuis un certain temps que les rayons cosmiques galactiques, d’une énergie bien supérieure à ceux qui viennent du soleil, bombardent régulièrement notre atmosphère, et qu’ils ont un impact direct sur les phénomènes électriques et l’ionisation qui y prennent place. Nous savons par conséquent que nous ne sommes pas un corps isolé qui se déplace dans un espace vide, sans être affecté par le cosmos qui nous entoure. Et nous savons qu’il n’y a pas que l’activité du soleil, même si celui-ci est la source de la majeure partie de l’énergie que nous recevons du cosmos. Il y a également un facteur galactique, avec ces rayonnements de très haute énergie provenant de l’extérieur du système solaire.

Cet aspect mérite lui aussi une étude plus approfondie, en particulier en ce qui concerne son rôle dans la formation des nuages, la condensation de la vapeur d’eau. Toute cette vapeur d’eau dans l’atmosphère, qu’est-ce qui la décide à se transformer en liquide et à précipiter ? Il y a plusieurs raisons de penser que ces facteurs liés à l’ionisation de l’atmosphère puissent jouer un rôle prépondérant.

Le Dr Shaviv et ses associés ont montré il y a quelques mois que le système solaire ne fait pas que tourner autour de la galaxie, traversant ses bras spiraux, mais qu’il traverse aussi le disque (ou le plan) galactique du haut vers le bas et vice-versa. Ce phénomène est lié sur Terre aux périodes d’extinction de masse, de changement et d’émergence de nouvelles formes de vie, d’immenses bouleversements au niveau de la biodiversité et de l’évolution.

En étudiant les données disponibles sur les variations climatiques au cours des 400 ou 500 derniers millions d’années, le Dr Shaviv a montré que ce phénomène est également associés à d’importantes périodes de réchauffement et de refroidissement, correspondant à un cycle de 32 millions d’années environ, bien qu’il ne soit pas entièrement régulier.

Son hypothèse est qu’en passant à travers le plan galactique, le surplus de rayonnement cosmique (d’origine galactique) faciliterait la formation des nuages et stimulerait les effets de refroidissement. Il peut y avoir d’autres facteurs en jeu, nous ne comprenons pas encore comment cela fonctionne exactement, mais cette hypothèse mérite d’être approfondie, et a soulevé beaucoup d’intérêt dans la communauté scientifique.

Les manuels scientifiques standards ne disent rien à ce sujet, on n’y traite aucunement des interactions entre les processus galactiques, solaires et terrestres. Mais il n’en demeure pas moins que l’espèce humaine est la seule qui soit en mesure de réfléchir à ce type de problème. Ce type de perspective ouvre de nouveaux horizons, et nous permet de prendre conscience du fait que le cycle de l’eau sur Terre est tributaire de l’activité cosmique, galactique même, et de ses effets. Cela nous permet également d’envisager les solutions de manière différente.

Une chose que nous avons traitée dans le cadre d’émissions antérieures, est le fait qu’il y a des expériences qui semblent indiquer qu’il est possible de provoquer des effets d’ionisation et électriques dans notre atmosphère, et de stimuler certains phénomènes de précipitations. Nous pouvons également faire le contraire, empêcher la pluie de tomber.

Certaines expériences ont eu lieu à ce sujet au Mexique, en Israël, en Australie (Australian Rain Technologies) et aux Émirats arabes unis. Un programme quinquennal est actuellement en cours à Oman, et les résultats des deux premières années ont déjà été publiés. Certaines études montrent qu’une augmentation des précipitations de 10 ou 20 % peut être obtenue.

Pour résoudre la crise en Californie, il faudrait probablement plus que cela, mais cela donne une idée de ce que l’on pourrait faire en approfondissant notre compréhension de ce phénomène et des principes à l’œuvre, à une plus grande échelle.

Ainsi, il faudrait que nous soyons en mesure de contrôler les zones d’humidité dans l’atmosphère, de décider ce qui doit tomber et où. C’est la seule manière de contrôler ces cycles, d’en créer de nouveaux ou de les élargir et d’attirer une plus grande partie de cette humidité au-dessus des continents, de créer de main d’homme un nouveau cycle entre le continent et l’océan, pour soutenir une activité économique, ainsi qu’une vie, plus denses, améliorant ainsi la biosphère.

Dans le court terme, pour faire face à la crise de l’eau en Californie, il faudra toutefois faire appel au dessalement de l’eau de mer, notamment par le nucléaire. Une coopération internationale au niveau des BRICS nous permettrait probablement de mettre en œuvre un vaste programme de dessalement, à une échelle suffisante, en quelques années seulement.

La Chine nous montre la voie

Quoi qu’il en soit, que ce soit la question du transfert de grandes quantités d’eau, du développement de l’énergie nucléaire, y compris de réacteurs à haute température de la IVe génération capables de dessaler l’eau de mer à grande échelle, ou bien d’une meilleure compréhension des processus cosmiques, les efforts entrepris par la Chine sont la référence à l’heure actuelle.

En plus de ses efforts de recherche dans la fusion nucléaire, ses investissements dans l’infrastructure, notamment dans la gestion de l’eau, la Chine a pris la décision d’aller dans l’espace et d’y développer une présence humaine active, faisant de l’espèce humaine une force active à l’échelle du système solaire.

Cette perspective offerte par la Chine, par les BRICS, par leur programme spatial ambitieux, par cette orientation d’exploration du cosme, est la perspective d’avenir qui doit servir de point de départ pour chercher la solution aux problèmes de l’eau. Cela vaut pour l’ouest du continent américain mais aussi pour d’autres régions du monde.

L’eau est une question d’importance, et cette crise de l’eau dans l’Ouest américain montre la dégénérescence en cours aux Etats-Unis.

Cependant, la vie, ce que nous savons de son histoire sur notre planète, nous montre qu’elle ne se contente pas de s’accrocher à ses habitudes. Le processus d’évolution de la vie est marqué par des sauts et l’émergence de niveaux d’activités supérieurs, qualitativement supérieurs, et ce processus est toujours entraîné par un certain vecteur (de dimension cosmique, galactique ?), orienté vers une augmentation de l’effet de la vie sur notre planète, caractérisé par un accroissement de la densité du flux d’énergie.

Avec le type de coopération « gagnant-gagnant » promue par la Chine, l’humanité sera en mesure de créer de nouveaux niveaux d’existence plus avancés, en créant plus de richesse pour tout le monde.

Voilà ce qui est inhérent en l’homme, c’est la seule forme d’existence réellement « durable » que l’on puisse envisager aujourd’hui, la seule réponse réellement humaine à cette crise.