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L’offre chinoise d’une coopération gagnant/gagnant au monde arabe

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Le président chinois Xi Jinping prononce un discours au siège de la Ligue Arabe au Caire, en Egypte, le 21 janvier 2016.

Solidarité&Progrès—Après des visites très fructueuses à Riyad et à Téhéran, le Président chinois Xi Jinping, s’est adressé pour la première fois à la Ligue arabe dans ses quartiers généraux au Caire en Egypte. Alors que la chaîne CCTV a transmis en direct une traduction en anglais du discours, d’autres chaînes chinoises l’ont transmis en arabe.

La paix par le développement mutuel

Fidèle à sa nouvelle politique étrangère, la Chine offre la paix par le développement. En guise d’ouverture, Xi a affirmé que les Chinois « croient en l’espoir et l’encouragent par la paix ». Ensuite, il a axé son intervention sur le concept de l’OBOR (One Belt, One Road, c’est-à-dire le développement d’un corridor de développement économique irrigué par les nouvelles routes de la soie terrestre et maritime) :

« La clé pour surmonter les difficultés, c’est d’accélérer le développement. Les remous au Proche-Orient découlent du manque de développement et la solution ultime dépendra d’un développement favorisant le bien-être et la dignité de chacun. C’est une course contre la montre et un combat entre l’espoir et la désillusion. Ce n’est que lorsque les jeunes pourront vivre une vie épanouie grâce à la dignité que permet le développement, que l’espérance pourra prévaloir dans leur cœur. Alors, ils rejetteront volontairement la violence, les idéologies extrémistes et le terrorisme.

« Des pays étrangers ne peuvent pas imposer des solutions de l’extérieur, et la Chine ne cherchera pas un intervenant par procuration  », a-t-il précisé. Par contre, la Chine peut offrir une stratégie gagnant/gagnant pour tous les pays de la région sur la base de leur intérêt mutuel.

Xi Jinping a annoncé aux représentants des pays membres de la Ligue arabe que :

« La Chine soutient fermement le processus de paix au Moyen-Orient ainsi que la création d’un État palestinien qui jouirait d’une pleine souveraineté dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Resserrer les coopérations

Pour Xi, le resserrement des relations sino-arabes est possible dans quatre domaines :

1. Terrorisme et extrémisme. La cause ne trouve pas son origine dans un seul pays ou dans une seule religion. « On doit traiter le symptôme, mais également la cause ». Pour cela, la Chine vient de créer un institut de recherche sur la réforme sino-arabe auquel 100 personnalités d’institutions moyen-orientales sont priées de s’associer. La Chine donnera également 300 millions de dollars d’aide judiciaire pour aider les pays arabes à lutter contre le terrorisme ;

2. L’innovation. La Chine aimerait voir des accords d’achat-vente à long terme et une stratégie énergétique innovante et à long terme. Pour Xi : « L’investissement chinois passe sur la file rapide » et l’accent sera Resserrer les coopérations mis sur les produits manufacturés et le transport ;

3. La mise en valeur des avancées chinoises dans le développement d’industries performantes telle que l’automobile, un secteur capable de générer des emplois dans le monde arabe. Xi a évoqué l’accord pour 15 milliards de dollars qu’il vient de signer avec Égypte. A cela il faut ajouter 10 milliards de dollars en prêts pour développer les capacités industrielles des pays arabes et un prêt de 20 milliards de dollars pour les Émirats arabes unis et le Qatar pour des industries haut de gamme. 10 milliards de dollars iront à d’autres projets. La Chine et les États arabes ont également créé un centre de formation pour le développent du nucléaire civil et les énergies propres ;

4. Les échanges « civilisationnels » fondés sur le respect mutuel des cultures. Cette coopération aboutira à la découverte de domaines supplémentaires susceptibles d’une coopération gagnant/gagnant dans le cadre de l’OBOR. La Chine invite 100 chercheurs, universitaires et experts ainsi que 1000 jeunes dirigeants arabes à venir visiter la Chine. Avec les pays concernés, la Chine créera 10 000 bourses pour des formations et des emplois en Chine. Un autre projet lancera le « programme traduction de la Route de la soie » avec comme objectif la traduction de 100 auteurs classiques chinois et arabes dans la langue de l’autre. « Les civilisations chinoises et arabes ont chacune leur propre système et se distinguent chacune de leur propre façon », a dit Xi. « Pourtant, elles incarnent les idéaux communs et les aspirations de l’humanité pour le développement et le progrès et tiennent en haute estime des valeurs telles que la modération, la paix, le pardon, la tolérance et la retenue de soi ».

Projets économiques

En plus d’aides ponctuelles, il s’agit de prêts de plus de 55 milliards de dollars pour des projets conjoints dans l’ensemble de la région et notamment la Palestine.

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Signature à Riyad de l’accord sino-saoudien sur le nucléaire.

Lors de son séjour au Caire, Xi a assisté à la signature de 21 accords, dont la création d’une zone d’activité industrielle autour du Nouveau Canal de Suez, appelée à devenir une plaque tournante de la Ceinture et de la Route de la soie. Un accord de coopération sur cinq ans a été également signé pour l’investissement dans des différents projets, dont des voies ferrées à grande vitesse et la construction d’une nouvelle capitale pour l’Égypte.

En Arabie saoudite, 14 accords ont été signés, portant entre autres sur la production de pétrole et l’énergie nucléaire. Un accord de coopération a été signé avec l’Arabie saoudite pour la construction d’un réacteur à haute température refroidi au gaz (HTGC), domaine où la Chine a progressé ces dernières années.

En Iran, qui fut longuement associé à la Route de la soie et entretient des relations étroites avec la Chine depuis 1971, même pendant la période très dure des sanctions, les deux dirigeants ont signé un accord inédit de 25 ans, visant à coordonner les politiques de développement respectives. La Chine va aussi aider l’Iran à développer son industrie nucléaire.

Nouvelle Route de la soie : le rôle d’Helga Zepp-LaRouche reconnu

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Nouvelle Solidarité N°18/2014. Pour s’abonner.

Dans les pages du journal Al-Ittihad, édité aux Émirats arabes unis, Mohammed Aref reconnaît le rôle fondamental qu’ont joué Mme Helga Zepp-LaRouche et l’Institut Schiller dans la genèse de la politique visionnaire chinoise de Nouvelle route de la soie (OBOR).

Il est à noter qu’Aref a été conseiller scientifique et technologique auprès de la présidence chinoise lors de la récente tournée du Président Xi Jinping en Arabie Saoudite, en Iran et en Égypte.

L’article, intitulé La 51e siècle chinois (d’après le calendrier chinois), brosse un tableau poétique et excitant de la visite du Président Xi dans la région et l’accent mis par la Chine sur la Nouvelle route de la soie dans son discours au Caire.

En consacrant une pleine page au rapport de l’Executive Intelligence Review (EIR) sur le « pont terrestre eurasiatique » Mohammed Araf, responsable de la rubrique scientifique du journal Al-Hayat publié à Londres, avait été le premier à présenter cette politique au monde arabe. Pont terrestre eurasiatique était un autre nom de cette politique de "nouvelle route de la soie".

Dans son article, il commence par démontrer que l’économie chinoise n’est pas en déclin. Ensuite, il note que :

« En faisant de l’Europe et de l’Asie un seul continent, la Chine ramène le nombre de continents de 7 à 6 et modifie ainsi la carte du monde.

(...) "Le monde est ce qu’il est, et personne ne peut réussir en le conquérant et le changeant", affirme le proverbe chinois. C’est la vision qui sous-tend la note sur la politique arabe du ministère chinois des Affaires étrangères rappelant comment depuis 2000 ans la Route de la soie relie la Chine et le monde arabe. La voie de la sagesse chinoise est comme une « route de la soie » couvrant la plus grande masse terrestre, celle de l’Eurasie qui s’étend de la Mer de Chine à l’Atlantique par des infrastructures au service de l’agriculture, l’industrie, le commerce, la technologie, la science et la culture.

Aref conclut son article en rappelant que :

« "Le pont terrestre arabo-asiatique : le cœur battant d’une nouvelle route de la soie" était le titre de mon papier paru dans un journal londonien paru en novembre 1997 et je n’ai jamais imaginé que ce projet, conçu par l’Institut Schiller, aurait été adopté par la Chine et que le président chinois l’apporterait avec lui cette semaine dans la région. En septembre dernier, à Beijing, fut publiée la version en langue chinoise de ce rapport intitulé «  La Route de la soie devient le pont terrestre mondial ».

Et le mois prochain, sortira la version arabe, préparée par Hussein Askary, un membre irakien de l’Institut Schiller. Cette organisation a été fondée par Helga Zepp-LaRouche, qu’on surnomme la « dame de la route de la soie » pour avoir préparé la voie de la Nouvelle Route de la soie en organisant des centaines de séminaires scientifiques et politiques. Selon le chercheur chinois Deng Yifan, c’est elle qui a créé le concept du « pont terrestre asiatique » comme outil d’évitement de guerre.

(...) Helga Zepp-LaRouche et la Chine sont comme la femme dont le proverbe chinois affirme : « Le féminin dépasse toujours le mâle par son calme et même dans son silence elle devient fertile ». Un autre proverbe qui convient, est celui qui dit : « Un grand pays est comme la partie basse d’une rivière, où la terre du monde rencontre le féminin du monde ».