Editorials of / Editoriaux de Gilles Gervais
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« CELA NE PEUT ARRIVER ICI »

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En 1935 Sinclair Lewis publia aux Etats-Unis un roman d’anticipation politique intitulé « It Can’t Happen Here  » sur l’élection d’un président américain fasciste. Lewis tentait par le biais de son roman de sortir les américains de leur torpeur face au danger que représentait pour la planète la montée de régimes fascistes en Europe.

Déjà en 1933, Hitler consolidait sa dictature en orchestrant l’incendie du Reichstag et en dupant les parlementaires allemands à lui accorder des pouvoirs d’exception anticonstitutionnels sous prétexte que ces mesures étaient temporairement nécessaires pour mater l’insurrection communiste appréhendée. Ces lois votées par le parlement allemand en mars 1933 s’appelaient « ermaechtigunsgesetz », c’est-à-dire la « Loi pour enlever la détresse du Reich et du peuple ».Voilà exactement le précédent sur lequel se sont modelés les maîtres financiers d’Obama à « la City » et à Wall Street avec ce vote infâme du Congrès aujourd’hui !

Un coup d’état contre la constitution des Etats-Unis et le peuple américain

« Le projet de loi voté ce 2 août inclus une mesure proposée par Obama pour la création d’un super-congrès, un comité de 12 représentants, dont 6 démocrates et 6 républicains, qui auront le pouvoir, l’autorité et la responsabilité de décider d’ici le 23 novembre, des coupes supplémentaires de 1.5 mille milliards de dollars.
Ce super-congrès éliminerait le droit des élus à participer au processus délibératif sur un projet de loi. Ceci revient à dire que les décisions législatives seront le produit de la seule volonté d’Obama et de son comité des douze. Si le Congrès n’est pas préparé à emboîter le pas à Obama, les décisions seront prises alors de façon automatique. »

La résistance a déjà commencé

Dans le roman de Lewis, le protagoniste journaliste du Vermont Doremus Jessup s’enfuie au Canada pour organiser le mouvement de résistance. Aujourd’hui en 2011 cela n’est pas une approche gagnante. La résistance est déjà amorcée depuis plusieurs mois aux Etats-Unis même et se nomme le mouvement pour un Glass-Steagall global.

La seule option est le Glass-Steagall

Il est tout à fait cohérent que la très grande majorité des membres du Congrès à la Chambre des Représentants qui ont endossé le projet de loi de Marcy Kaptur (D- OH) [1] pour réintroduire la loi Glass-Steagall aux Etat-Unis ont également voté contre la loi Obama sur le rehaussement du plafond de la dette et son comité anticonstitutionnel des douze.

Le véritable espoir de changement pour les millions de personnes de par le monde qui ont manifesté pour un nouveau système plus juste est de poursuivre la bataille pour un Glass-Steagall global.
Notre réussite sera comme une promesse tenue envers les milliers d’hommes et de femmes qui ont fait le sacrifice ultime afin que vivent dignement les générations futures.

Gilles Gervais

Note :