News / Brèves
Back to previous selection / Retour à la sélection précédente

Poutine pour un « Sommet de la paix » entre les cinq grands

Printable version / Version imprimable

Christine Bierre

NS—Un sommet d’urgence entre Vladimir Poutine, Xi Jinping et Donald Trump : voilà ce à quoi Helga Zepp-LaRouche, présidente de l’Institut Schiller International, avait appelé suite à l’assassinat du général Qassem Souleimani, le 3 janvier dernier (voir notre mobilisation internationale sur la crise iranienne). Or voici que le président russe vient de demander la tenue d’un « sommet de la paix » avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.

Russie, Chine, Etats-Unis, France et Grande Bretagne : les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, sont, selon Vladimir Poutine, les plus à même de « défendre la paix » lors d’un sommet exceptionnel. Un appel sans surprise, car c’est bien le président russe qui, depuis 2011, se déploie sans compter pour éteindre les incendies allumés par les néoconservateurs américains et anglais aux quatre coins du monde (Syrie, Libye, Iran, Afghanistan, Yémen, Corée du Nord).

C’est lors de son discours annuel devant l’Assemblée fédérale de Russie, le 15 janvier, que Poutine a, pour la première fois, appelé les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, également dotés d’armes nucléaires, à travailler sur une approche commune afin d’empêcher une nouvelle guerre mondiale. Les cinq membres permanents ont, selon lui, une « responsabilité particulière pour d’assurer le développement durable de l’humanité ».

Le 23 janvier, lors de son intervention en Israël dans une conférence pour commémorer la libération du camp d’Auschwitz, Poutine a précisé son initiative : « Je considère que la tenue d’un tel sommet en 2020 serait importante et symbolique, étant donné que nous marquons les 75 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la fondation de l’ONU », a-t-il ajouté. « Un sommet des pays qui ont fait le plus pour défaire l’agresseur [nazi] et créer l’ordre mondial d’après-guerre, jouerait un grand rôle pour chercher des réponses communes aux défis et crises contemporaines ».

Poutine s’est déclaré optimiste quant à la possibilité de réunir ce sommet, disant « avoir vu une réaction positive » de ses collègues après en avoir parlé à quelques uns et notant que « la Russie serait prête pour cette conversation sérieuse, « quel que soit le pays, quel que soit l’endroit du monde, là où ce sera commode pour les collègues ». Car, pour le président russe, « oublier les leçons du passé, la division face aux menaces, peut avoir des conséquences terribles. Nous devons avoir le courage non seulement d’en parler, mais devons tout faire pour défendre et préserver la paix », a-t-il martelé, ajoutant encore, que pour lui, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité ont « une responsabilité particulière pour sauvegarder la civilisation ».

Depuis, la France et la Chine se sont déclarés favorables à la participation à un tel sommet. Présent aussi à la commémoration de la Shoah en Israël, Emmanuel Macron a répondu à l’invitation de Vladimir Poutine : « Les cinq membres permanents (...) ont aujourd’hui une responsabilité historique et je partage votre volonté 75 ans plus tard de nous rassembler ».

Quant à la Chine, le porte-parole du Ministère chinois des Affaires Etrangères, Hua Chunying, a déclaré que « l’instabilité globale et l’incertitude montent, alors que le multilatéralisme et le rôle de l’ONU font face à des défis certains. La Chine soutient l’initiative russe de tenir un sommet des membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU » et fait état de ses services pour l’organiser.

Quant à Moscou, le porte-parole de la présidence, Dmitry Peskov, a annoncé que des invitations seraient envoyées aux participants en début de lsemaine prochaine « afin de clarifier les détails » du sommet proposé.