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Pandémie de famine : l’urgence d’une mobilisation internationale

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S&P—Les mises en garde exprimées depuis le printemps dernier par David Beasley, le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), sur le danger de crise alimentaire mondiale, se confirment. Dans un appel publié le 17 septembre, il tire la sonnette d’alarme : si l’on n’agit pas immédiatement, des famines aux « proportions bibliques » vont frapper en Afrique, au Moyen-Orient, en Amérique latine et ailleurs, et l’on pourrait très vite se trouver dans une situation où 300 000 personnes mourront de faim chaque jour !

Catastrophes naturelles, conflits, déplacement de populations, le PAM intervient avec des moyens élémentaires. Chaque jour 5000 camions, 20 navires et 92 avions sont sur le terrain pour livrer de la nourriture aux populations en détresse. Cependant, si avec son budget actuel de 8 milliards de dollars, le PAM a pu fournir en 2019 quelques 15 milliards de rations à 97 millions de personnes dans 88 pays différents, il manque encore 5 milliards sur les 6,8 milliards de dollars supplémentaires qui seraient nécessaires pour secourir la totalité des 270 millions de personnes qui seront dans le besoin d’ici la fin 2020 !

« C’est déjà en train d’arriver »

« C’est une question de vie ou de mort », affirme Phillip Tsokolibane, le dirigeant du mouvement de LaRouche en Afrique du Sud, dans son appel à l’action pour combattre la famine en Afrique. « Je lance un appel urgent, non pas en tant que citoyen de mon pays, mais en porte-parole de tous ceux qui ont faim, ou qui seront bientôt en situation de famine en Afrique, et qui n’ont personne vers qui se tourner ».

Le continent africain est passé au niveau 4 d’insécurité alimentaire, le niveau précédant celui d’état d’urgence alimentaire maximal. « La question n’est pas de savoir si cela va arriver ou non, écrit Tsokolibane. C’est déjà en train d’arriver . Et à moins que l’on agisse rapidement, des millions et des millions de personnes vont mourir dans les prochaines semaines et mois ».

Comme l’explique Tsokolibane, c’est la combinaison de la politique délibérée de sous-développement et de pillage – appliquée depuis des décennies en Afrique par l’oligarchie financière de Wall Street et de la City —, avec la pandémie de Covid-19, le fléau des criquets pèlerins, et d’autres désastres naturels, qui a créé les conditions de la plus grave crise alimentaire depuis la seconde Guerre mondiale.

Lors de son interview du 9 octobre sur PBS, donnée suite à l’attribution du prix Nobel de la paix au Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley a expliqué qu’au cours des trois dernières années seulement, « le nombre de personnes au bord de la famine a augmenté, avant même le Covid, de 80 à 135 millions. Avec la pandémie, ce nombre est désormais de 270 millions ». Les pays les plus touchés sont en Afrique la Somalie, le Burkina Faso, la République démocratique du Congo, le Niger, le Soudan du Sud, et au Moyen-Orient la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan et le Yémen. ...suite