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2e vague Covid-19 en Europe– Va-t-on mourir du virus ou du logiciel néolibéral ?

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S&P—A travers l’Europe, la seconde vague épidémique déferle tel un raz-de-marée. Les gouvernements semblent pris dans le piège qu’ils se sont eux-mêmes dressés ; et, par stupidité sans doute mais de plus en plus avec une complaisance peu ragoutante, ils s’enfoncent dans des choix déterminés par des calculs politiques et des intérêts financiers. Dans ce marasme, il est urgent d’apporter la véritable alternative : jeter à la poubelle le logiciel néolibéral et mettre en place un nouveau modèle économique répondant à des critères de progrès et de travail humain.

Un proverbe flamand dit que l’âne ne trébuche pas deux fois sur la même pierre. Il semble bien que nos dirigeants ne partagent pas la même qualité. Anesthésiés et paralysés par le poison du « libre marché » et de l’austérité budgétaire, ils ont été incapables de prendre les mesures sanitaires et économiques qui auraient permis soit d’éviter cette seconde vague automnale, soit de la combattre. Nous voici donc revenus au point où nous étions au mois de mars, avec la perspective à très court terme d’une saturation dramatique des unités de soins intensifs et de dommages collatéraux gravissimes. Et ce, alors que nous ne sommes qu’en octobre, c’est-à-dire au début de la saison froide, dont on sait qu’elle fournit au virus la température et l’environnement idéal.

Raz-de-marée

La pandémie de Covid-19 s’étend plus que jamais dans le monde, et en particulier dans les pays occidentaux. Pour le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, l’hémisphère nord se trouve à un « moment critique », avec « un trop grand nombre de pays [qui] enregistrent une progression exponentielle des contaminations ».

Sur le continent européen, l’épidémie progresse quasiment partout telle une grande marée inexorable. L’Espagne, la France et le Royaume-Uni sont les trois pays où le nombre absolu de nouvelles contaminations quotidiennes est le plus grand. Mais la Belgique, les Pays-Bas, la Hongrie, la Pologne, etc, battent également chaque jour leurs propres records. Même l’Allemagne, jusqu’alors relativement préservée, suit cette dynamique, avec un doublement des contaminations en une semaine.

Si des doutes persistent sur la fiabilité des tests, c’est surtout la hausse de la proportion de gens testés positifs, la hausse des hospitalisations ainsi que celles nécessitant des soins intensifs, et au final l’accroissement de la pente du nombre de décès, qui confirment le désastre. En Belgique, d’ici la fin de la semaine, on s’attend à que le nombre de personnes hospitalisées dépasse celui que notre voisin a connu au printemps. A Verviers, un peu « à la chinoise », mais sans le moindre budget, un hôpital de campagne a été installé en quelques jours sur la parking de l’hôpital.

Partout, les mesures sont annoncées les unes après les autres. L’Espagne, qui vient de dépasser le million de cas, a instauré dimanche l’état d’urgence sanitaire jusqu’à début mai, ainsi qu’un couvre-feu nocturne. L’Italie a annoncé la fermeture des cinémas, des théâtres, des salles de gym et de bars et restaurants après 18h, dans les régions de Rome, Milan et Naples. 75% des cours des lycées et universités se déroulent désormais par téléconférence. En Pologne, où le président Andrej Duda a été diagnostiqué positif au Covid, l’obligation du port du masque a été décrétée, ainsi que l’interdiction des mariages et autres cérémonies, et la limitation du nombre de client dans les magasins et d’usagers dans les transports publics. ...suite