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Crise alimentaire : Poutine démasque Wall Street et la ’finance verte’

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S&P—Le 3 juin, réfutant ceux qui accusent la Russie d’être à l’origine de tous les maux de la terre — à commencer par la hausse des prix et la crise alimentaire — Vladimir Poutine a désigné les véritables causes que sont la finance folle et le « Green Deal ».

Lors d’ une interview à la chaîne de télévision Rossiya 1, le président russe a rappelé avant tout que la dynamique inflationniste que l’on connaît aujourd’hui n’a pas commencé avec l’opération militaire de la Russie en Ukraine, mais qu’elle prend plutôt sa source dans la création monétaire tout azimut des banques centrales occidentales.

"De février 2020 à la fin de l’année 2021, la masse monétaire aux États-Unis a augmenté de 5,9 trillions de dollars — une ‘productivité’ sans précédent de la planche à billets, a-t-il expliqué. La masse monétaire totale a augmenté de 38,6 % . Les responsables sont donc les autorités financières et économiques américaines – et non pas l’action de la Russie en Ukraine. C’est cette logique qui nous a conduit dans la situation actuelle de crise du marché alimentaire, car cela a induit en premier lieu une augmentation des prix des aliments."

Evolution des prix (janvier 2015-avril 2022) Soudainement, la Russie a envahi l’Ukraine et les prix ont bondi en UE (Ah non, les chiffres indiquent le contraire...)
Evolution des prix (janvier 2015-avril 2022)
"Soudainement, la Russie a envahi l’Ukraine et les prix ont bondi en UE (Ah non, les chiffres indiquent le contraire...)

Deuxièmement, Poutine a souligné les conséquences néfastes des politiques du Green Deal de l’Union européenne, qui a surestimé les capacités des énergies dites « renouvelables » tels que le solaire et l’éolien.

Selon lui, celles-ci « ne peuvent pas produire de l’énergie en quantité requise, avec la qualité requise et à des prix acceptables.

Et dans le même temps, ils ont commencé à minimiser l’importance des types d’énergie conventionnels, y compris, et surtout, les hydrocarbures ».

"Quel a été le résultat de tout cela ? Les banques ont cessé d’accorder des prêts parce qu’elles étaient sous pression, a déploré le président russe. Les compagnies d’assurance ont cessé d’assurer les transactions. Les autorités locales ont cessé d’attribuer des parcelles de terrain pour développer la production et ont réduit la construction de moyens de transport dédiés, notamment d’oléoducs. Tout cela a entraîné une pénurie d’investissements dans le secteur énergétique mondial et, par conséquent, une hausse des prix."

Et lorsque les prix du gaz ont commencé à grimper, les prix des engrais ont suivi, a-t-il expliqué, ajoutant que « les Britanniques et plus tard les Américains — les Anglo-Saxons — ont imposé des sanctions sur nos engrais. Puis, ayant compris ce qui se passait, les Américains ont levé leurs sanctions, mais pas les Européens ».

Concernant les exportations de blé bloquées dans les ports ukrainiens, Poutine a fait valoir qu’il ne s’agit pas de 20 millions de tonnes métriques, mais plus probablement selon les estimations américaines de 6 millions ou selon les estimations russes de 5 millions, mais même si c’est 20 millions de tonnes métriques, le défi peut être relevé. « Au cours de la campagne agricole actuelle de 2021-2022, nous (la Russie) exporterons 37 millions de tonnes et, je pense, nous porterons ces exportations à 50 millions de tonnes en 2022-2023 », a-t-il déclaré.

Tout chef d’État soucieux de l’intérêt général et de l’avenir de l’humanité devrait ainsi mettre en lumière les véritables causes de la tendance hyperinflationniste actuelle et adopter des mesures permettant d’accroître la production alimentaire mondiale.

Cependant, comme Solidarité & progrès l’affirme depuis longtemps, aucune solution partielle, bien qu’elle puisse être utile, ne pourrait permettre de renverser la tendance. Comme lors du traité de Westphalie à la fin de la Guerre de Trente ans, seule une mise en faillite ordonnée d’une grande partie du système financier, actée lors d’une concertation entre gouvernements nationaux souverains, permettra de juguler la crise.

Ce sera le sujet de la prochaine visio-conférence internationale de l’Institut Schiller pour laquelle vous pouvez dès aujourd’hui vous inscrire.

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