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Helga Zepp-LaRouche :
Levez immédiatement les sanctions contre la Russie !
26 juillet 2022
Déclaration d’Helga Zepp-LaRouche, présidente internationale de l’Institut Schiller IS—Seul un imbécile serait incapable de le voir : les sanctions contre la Russie ne nuisent que marginalement à ce pays, mais elles menacent de détruire définitivement des pans entiers de secteurs-clés pour l’industrie et l’agriculture en Allemagne et dans toute l’Europe ! C’est pourquoi les agriculteurs de nombreux pays descendent dans les rues avec leurs tracteurs, soutenus par les chauffeurs de taxi et de camions : ils savent que très bientôt, nous n’aurons plus assez à manger en Europe. Notre épargne est dévorée par l’inflation, également exacerbée par les sanctions. Le chaos social est tout aussi imminent ! Et dans les pays en développement, les sanctions se traduisent par la famine pour des centaines de millions d’êtres humains ! Et pourquoi tout cela ? Le président serbe Vučić a raison : le conflit ukrainien n’est pas une guerre locale ou régionale ; via l’Ukraine, l’Occident tout entier mène déjà une guerre mondiale contre la Russie dans l’objectif de la « ruiner », comme le dit Mme Baerbock[ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, ndt]. L’Ukraine n’est que le moyen par lequel la Russie doit être écrasée pour des raisons géopolitiques, comme l’ont ouvertement demandé des membres du Congrès américain il y a peu. Et après, ce sera au tour de la Chine d’être « découplée », pour contenir à tout prix son essor économique. Et qui profite de cette politique insensée qui ne peut que se terminer par une troisième guerre mondiale ?
Mais dans leur arrogance apparemment sans limite, ces défenseurs bien-pensants de « l’ordre fondé sur des règles » oublient que le reste du monde n’est pas si stupide que cela et se rend bien compte qu’il s’agit de maintenir un ordre mondial resté colonial qui défend les privilèges des milliardaires et des millionnaires, au détriment de la majorité de l’espèce humaine. Le Premier ministre par intérim du Sri Lanka, Ranil Wickremesinghe, a condamné les sanctions contre la Russie, affirmant que leur but ultime était de précipiter les pays en développement dans l’abîme et de les mettre à genoux. Notre industrie et notre agriculture risquent d’être irrémédiablement détruites, tandis que la Russie, la Chine et la plupart des pays du Sud n’ont d’autre choix que de se regrouper et de créer un nouveau système financier, économique et monétaire qui défendra leurs intérêts. Ce nouveau système est en train d’émerger, excluant explicitement la spéculation et favorisant l’économie réelle, la croissance et la réduction de la pauvreté par l’investissement dans le progrès scientifique et technologique. C’est la Chine, et non les « démocraties fondées sur des règles », qui a réagit au fait que, selon l’ONU, 1,7 milliard de personnes ne mangent pas à leur faim. La Chine, en collaboration avec le Programme alimentaire mondial, mettra en place un stock d’urgence humanitaire mondial, à partir duquel les réserves alimentaires du monde et leur distribution seront mobilisées par le biais de sept centres positionnés à des endroits stratégiques pour combattre et surmonter efficacement la catastrophe de la faim dans le monde. Il existe un moyen évident de dénouer le nœud gordien d’un seul coup ; le gaz et le pétrole doivent pouvoir à nouveau circuler, les engrais et les pesticides doivent pouvoir être à nouveau livrés, la nourriture doit aller là où elle est nécessaire de toute urgence ! Les sanctions contre la Russie, mais aussi contre tous les autres pays qui en ont été la cible, parfois depuis des années, pour des raisons géopolitiques – l’Iran, le Venezuela, Cuba, l’Afghanistan, la Syrie, le Yémen – doivent être levées immédiatement ! De telles sanctions imposées sur un monde qui connaît la faim, les pandémies et l’hyperinflation, sont synonymes de génocide pour les pays en développement et de suicide pour notre industrie et notre agriculture ! Les sanctions ne sont pas la juste punition infligée par des « démocraties » moralement supérieures contre les crimes des « autocraties » : elles sont une forme brutale de guerre contre les populations des États sanctionnés dans le but de rendre leurs conditions de vie si intolérables qu’elles se soulèveront et renverseront leurs dirigeants. Or, que ce soit en Russie, en Afghanistan, au Yémen, en Ukraine ou en Allemagne les victimes restent toujours les populations. Par conséquent, il est nécessaire de :
À Lire, à circuler et à faire signer : l’Appel de l’Institut Schiller à un Comité ad hoc pour un Nouveau Bretton Woods |