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L’ONU expose les conséquences des sanctions contre la Syrie

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IS— Les sanctions sont une arme de guerre économique qui frappe les populations et permettent de maintenir un ordre de domination. Partout où elles sont mises en place, le même schéma se reproduit. Le cas de la Syrie est particulièrement parlant puisqu’il s’agit là-bas d’empêcher toute reconstruction aussi longtemps qu’il n’y aura pas eu le changement de régime souhaité.

Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a publié une étude intitulée Syrian Arab Republic : Access to Electricity and Humanitarian Needs, en mars 2022, documentant méticuleusement, en ce qui concerne la Syrie, ce que Helga Zepp-LaRouche soutient dans sa déclaration du 12 juillet 2022,« Levez immédiatement les sanctions contre la Russie ! » : que les sanctions sont une « forme brutale de guerre » qui tue, et doivent être levées partout où elles sont actuellement appliquées.

En 2011, l’Union européenne a appliqué des sanctions contre la Syrie dans l’intention de renverser le président du pays, Bachar el-Assad, à la suite du renversement et de l’assassinat des dirigeants de l’Irak et de la Libye selon le plan Bernard Lewis. La Grande-Bretagne, les États-Unis et d’autres pays se sont joints au régime de sanctions, et l’éventail des secteurs de l’économie syrienne contre lesquels elles étaient appliquées a été élargi. Les États-Unis et d’autres pays ont mené une intervention militaire en Syrie en 2011, d’abord en utilisant des groupes terroristes par procuration, puis directement.

Le secteur syrien de l’électricité a été brutalement visé. L’étude de l’OCHA rapporte : « Deux des 13 principales centrales électriques du pays ont été entièrement détruites : la centrale électrique de Zeyzoun dans le gouvernorat d’Idlib (capacité installée de 487 MW) et la centrale thermique d’Alep (capacité installée de 1 065 MW). » La Banque mondiale a indiqué que six autres centrales électriques ont été partiellement détruites.

« En raison de ces dommages, la capacité de production d’électricité du pays a chuté de 5 800 MW en 2010... à 4 000 MW en 2018. » Le nouveau renforcement des sanctions a fait chuter la capacité de production d’électricité installée de la Syrie à 2 000 MW en 2021, soit un effondrement de 63 % ! L’obtention de pièces de rechange et l’entretien des centrales survivantes, en raison des sanctions, sont devenus encore plus aigus. Alors qu’en 2010, « 93% du pays avait accès à l’électricité », ce chiffre est aujourd’hui en forte baisse. Par rapport aux normes de 2010, la population syrienne d’aujourd’hui consomme 85 % d’électricité en moins par habitant, douze ans plus tard. Trente pour cent de la population syrienne n’a accès à l’électricité que deux heures par jour. Cela réduit l’électricité destinée à l’industrie, aux ménages et à tous les équipements qui vont avec.

Mais l’électricité est la source d’alimentation de tous les autres éléments de la société. Vers 2010, « l’accès à l’eau potable en Syrie était estimé à 92 % dans les communautés rurales et à 98 % dans les centres urbains. Sept grands réseaux d’eau desservent les huit plus grandes villes du pays..... Cependant, souligne l’étude, en 2019, la production annuelle d’eau publique en Syrie avait chuté de 40 % par rapport aux niveaux d’avant la crise (de 1 700 Mn de mètres cubes en 2010 à 1 020 Mn de mètres cubes en 2019 ». Mais pour utiliser l’eau des nappes phréatiques et des sources, ou de la plupart des rivières, il faut de l’électricité en continu pour pomper l’eau et la distribuer, une denrée dont la Syrie manque aujourd’hui comme le souligne l’étude.

Le manque d’électricité (et d’eau) signifie également que le courant est parfois insuffisant pour faire fonctionner les installations médicales et les dispensaires. En raison des dommages subis par les infrastructures, la Syrie fait fonctionner ses écoles en deux équipes. Au cours du deuxième quart, en particulier, il n’y a souvent pas d’eau potable dans les salles de bain et pas assez d’électricité pour chauffer les écoles. Certains élèves étudient à la maison à la lumière des bougies.

Le site web ReliefWeb de l’OCHA rapporte le 12 mars 2022 que « cette année, 90 % des Syriens vivent en dessous du seuil de pauvreté, et plus de 80 % sont en situation d’insécurité alimentaire. Les familles disent qu’elles mangent moins, qu’elles suppriment des repas et qu’elles s’endettent pour répondre à leurs besoins fondamentaux. »

Comme le dit Helga Zepp-LaRouche dans sa déclaration du 12 juillet, les sanctions « sont une forme brutale de guerre contre les populations respectives des États sanctionnés dans le but de rendre leurs conditions de vie si intolérables qu’elles se soulèvent contre leurs dirigeants respectifs et les renversent. Mais les victimes sont toujours les populations ». Il est plus que temps de les soulever en Russie, en Syrie, et partout.

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