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Président Lula : créons un club de nations pour aboutir à la paix entre la Russie et l’Ukraine

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S&P—Le président brésilien Lula da Silva a proposé, lors de sa conférence de presse commune du 30 janvier avec le chancelier allemand Olaf Scholz, qu’un club de nations se réunisse pour aider la Russie et l’Ukraine à trouver un chemin vers la paix.

S’asseoir à la table avec la Russie et l’Ukraine

Répondant à deux questions distinctes, Lula a insisté avec force sur le fait que le monde a besoin de paix. Sa proposition, dont il a dit avoir discuté avec M. Scholz et avec Emmanuel Macron, et dont il a l’intention de discuter avec d’autres, est de former un club de nations afin de discuter de la manière d’aboutir à la paix entre la Russie et l’Ukraine, de la même manière que le G20 avait été formé en 2008 pour trouver un moyen de sortir de la crise financière.

Le 2 janvier, au lendemain de l’investiture de Lula, le président du Timor-Oriental, Jose Ramos-Horta, avait proposé à Lula de réunir un groupe d’autres nations du Sud qui, ensemble, pourraient accueillir des pourparlers de paix pour ce conflit (voir la brève du 12 janvier). Le président brésilien avait répondu qu’il y réfléchirait. Il passe maintenant à l’action.

" Nous avons besoin d’un club de personnes qui veulent parvenir à la paix sur la planète, a-t-il déclaré à la presse lundi, sous l’œil attentif du chancelier allemand au visage de marbre. Ma suggestion est de créer un groupe de pays, qui s’assoient à la table avec l’Ukraine et la Russie pour essayer de mettre fin à la guerre (…). Ce que nous devons faire, c’est former un groupe suffisamment solide pour être respecté à une table de négociation et s’asseoir avec les deux parties. Un G20 pour traiter de la question du conflit entre la Russie et l’Ukraine (…). Parce que c’est le genre de chose [la guerre] que personne, une fois commencée, ne sait comment l’arrêter."

Lula a précisé que le Brésil était prêt à apporter sa contribution, ajoutant que la Chine pouvait apporter une contribution importante, ainsi que l’Inde et l’Indonésie. « Ce que nous devons faire, c’est former un groupe suffisamment fort pour être respecté à une table de négociation — et nous asseoir avec les deux parties ».

Sortir des guerres basées sur des mensonges

Et lorsque le chancelier allemand a demandé que le Brésil vende des chars à l’Allemagne, pour les envoyer ensuite en Ukraine, le président brésilien a répondu par un « non » catégorique : « Le Brésil a pris la décision de ne pas transférer l’envoi de munitions. Le Brésil n’a aucun intérêt à envoyer des munitions pour qu’elles soient utilisées dans la guerre entre l’Ukraine et la Russie (…). Le Brésil ne veut avoir aucune participation, même indirecte, car en ce moment, nous devrions chercher qui peut aider à trouver la paix entre la Russie et l’Ukraine. Jusqu’à présent, le mot paix est très peu utilisé ».

Malgré les articles de presse mensongers affirmant le contraire, Lula n’a pas tenu la Russie pour seule responsable de cette guerre. Il a simplement qualifié l’opération militaire russe d’invasion et d’ « erreur classique ». Mais ce qu’il a réellement dit sur les causes de la guerre était si pointu que la plupart des médias l’ont complètement censuré.

Lula a notamment rappelé à Scholz la guerre en Irak, où l’invasion par les Américains de ce pays était basée sur un mensonge. L’ambassadeur brésilien, qui dirigeait à l’époque l’Organisation des Nations unies pour la prévention des armes chimiques, a déclaré qu’il n’y avait pas d’Armes de destruction massive (ADM), a souligné Lula. « Bush savait qu’il n’y avait pas d’ADM, mais il a préféré la guerre. Saddam a été pendu, et aucune ADM n’a jamais été trouvée. Je crois que la raison de cette guerre entre l’Ukraine et la Russie a besoin d’être clarifiée — qu’elle ait été causée par l’Otan, des questions de territoire, ou l’entrée dans l’UE. Le monde est mal informé ».

Le 26 janvier, lors d’une conversation avec le président français Emmanuel Macron, lorsqu’on lui a demandé si le Brésil enverrait des munitions à l’Ukraine, le président Lula a répondu que « notre guerre est contre la pauvreté, pas contre la Russie ».

Le « Sud Global » peut catalyser une paix globale

Cette initiative du président Lula doit être saluée et soutenue sans hésitation !

Les pays des nouvelles institutions de ce qu’on appelle le Sud global — des institutions telles que le Mouvement des Non-Alignés — ont l’autorité morale et une représentation significative de la population mondiale pour faire des demandes pour une paix globale et une nouvelle architecture de sécurité et de développement, comme le propose Helga Zepp-LaRouche, la présidente de l’Institut Schiller.

« La force motrice derrière ce danger de guerre est la désintégration imminente du système financier néolibéral, qui est maintenant entré dans la phase hyperinflationniste à la suite d’années d’injections de liquidités dans le système monétaire, et de la politique de ’Great Reset’ », écrivait-elle dans un article en novembre dernier, au moment de la conférence Bandung Spirit qui se tenait en Indonésie.

Selon elle, les pays du Mouvement des non-alignés doivent parler d’une seule voix dès qu’il en auront l’occasion, notamment lors de la conférence du G20 en Indonésie en novembre, ou lors d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU, si elle est convoquée d’urgence, et exiger une nouvelle architecture économique et de sécurité, qui tienne compte des intérêts de chaque pays. « L’histoire a démontré que les traités de paix ne fonctionnent que s’ils tiennent compte des intérêts de chaque partie, comme ce fut le cas pour la paix de Westphalie ».

La proposition du président Lula répond au type de regroupement décrit par Mme Zepp-LaRouche.

L’Institut Schiller organise ce samedi 4 février une conférence internationale, intitulée « Âge de raison ou annihilation de l’humanité ? », dans laquelle de nombreux intervenants de plusieurs continents – diplomates, économistes, politiques, etc. – parleront en profondeur des causes réelles de la guerre en Ukraine et examineront les possibilités d’aboutir à une paix globale.

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